La dette publique, en pourcentage du PIB, s’est accrue depuis 2013 et a atteint 50% dans près de la moitié des pays de la région, apprend-on du rapport du Fonds monétaire international sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique Sub-saharienne : « Ajustement budgétaire et la diversification économique ».
« La dette publique dépassait 50% du PIB dans 22 pays à la fin 2016. Le service de la dette commence à peser lourdement, surtout pour les pays producteurs de pétrole, et il devrait absorber plus de 60% des recettes publiques en Angola, au Gabon et au Nigéria », note le document du Fmi publié hier. Et de poursuivre : « des risques budgétaires commencent aussi à se concrétiser dans plusieurs pays à forte croissance, mais pauvres en ressources naturelles, sous l’effet en partie de l’évolution de la situation sécuritaire et d’une baisse des cours du cacao (Côte d’Ivoire) et des dérapages budgétaires pendant une année électorale (Ghana, Kenya) ». Selon la source, le nombre de pays à faible revenu surendettés ou risquant de le devenir, est passé de 7 en 2013 à 12 en 2016, et tous les pays pré-émergents de la région et les autres pays ayant une notation de crédit, à l’exception de la Namibie, ont vu leur notation descendre en dessous de la catégorie «investissement».
L’alourdissement de la dette s’explique par le creusement des déficits budgétaires, la faiblesse de la croissance, la chute des cours des produits de base et les dépréciations de taux de change dans certains pays. Les soldes des transactions courantes se sont certes améliorés et les tensions se sont quelque peu estompées sur les marchés des changes, mais les réserves internationales sont inférieures aux niveaux jugés adéquats dans de nombreux pays. Pour le Fmi, une exposition grandissante aux dettes souveraines et l’accumulation d’arriérés intérieurs ont amplifié les tensions dans le secteur financier, comme l’indiquent l’accroissement des créances improductives, le net ralentissement de la progression du crédit au secteur privé dans la zone CEMAC et la sous- capitalisation des banques. « Malgré l’amorce d’une réduction des déficits courants et l’atténuation apparente des tensions sur les marchés des changes suite, en partie, au durcissement monétaire très attendu, les réserves internationales sont tombées en dessous des niveaux appropriés dans nombre de pays, notamment ceux dotés d’un régime de change fixe », souligne la source.
De ce fait, précise le rapport, dans ce contexte, beaucoup de pays doivent s’attaquer en priorité aux vulnérabilités budgétaires tout en redoublant d’efforts pour gérer les contraintes à la croissance. Bien que les projections de croissance à moyen terme prévoient, dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, un niveau approprié d’ajustement budgétaire, l’enjeu pour eux est de mettre en œuvre ces mesures au moment opportun et d’éviter une nouvelle aggravation des vulnérabilités. D’après le FMI, les besoins d’assainissement sont sensiblement moindres dans la plupart des autres pays mais ceux-ci doivent adhérer fermement à des trajectoires crédibles d’ajustement à moyen terme. Ces pays, dit-on, devraient s’efforcer de réduire leurs dépenses récurrentes inefficientes (telles que les subventions improductives), améliorer l’efficience de leurs dépenses en capital et accroître leurs recettes hors produits de base dans le but notamment de financer des investissements publics hautement prioritaires et d’autres dépenses propices à la croissance et au développement social.