Téhéran a qualifié lundi de “ridicules et sans fondement” les accusations de l’Arabie saoudite selon lesquelles l’Iran empêcherait toute solution politique au Yémen en attisant le conflit par l’envoi d’armes aux rebelles houthis.
“Les affirmations du ministre des Affaires étrangères saoudien selon lesquelles notre pays met des obstacles sur le chemin de la paix au Yémen sont ridicules et sans fondement”, déclare le porte-parole de la diplomatie iranienne Bahram Ghassemi, dans un communiqué publié en ligne.
“L’Iran a condamné dès le début l’agression [contre le Yémen] et a demandé l’arrêt de la guerre et […] il fera tout pour arrêter cette guerre meurtrière et détestable”, ajoute M. Ghassemi.
Pour le porte-parole iranien, les “fausses accusations [ne feront] pas baisser la responsabilité […] de ceux qui ont commis des crimes hideux, notamment les meurtres, les destructions d’écoles et d’hôpitaux et la réduction de population
Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir a affirmé dimanche que “les rebelles [houthis] n’auraient pas pu poursuivre leurs exactions sans le soutien du plus grand parrain mondial du terrorisme qu’est le régime iranien”.
Le chef d’état-major de l’armée saoudienne, le général Abdel Rahmane ben Saleh al-Banyane, a accusé pour sa part dimanche l’Iran d’apporter “un soutien sans limite” aux rebelles.
“L’Iran envoie des armes de contrebande aux Houthis et à leurs alliés”, et “sabote tous les efforts pour une solution au Yémen, ce qui a fait échouer les négociations politiques entre le gouvernement légitime et ces milices”, a ajouté le ministre saoudien.
La guerre civile au Yémen oppose les forces du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, aux Houthis, rebelles issue de l’importante minorité zaïdite (chiite), alliés à des unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président déchu Ali Abdallah Saleh et accusés de liens avec l’Iran.
Après la prise de Sana par les Houthis en septembre 2014, le conflit a pris une tournure internationale avec l’intervention d’une coalition militaire sous commandement saoudien contre les rebelles en mars 2015.
Devant les pertes civiles occasionnées, notamment par les raids aériens de la coalition, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a décidé fin septembre d’envoyer des experts internationaux enquêter sur les allégations de crimes de guerre au Yémen.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la guerre civile yéménite a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils depuis mars 2015.
voaafrique avec AFP