L’identification de la «propriété réelle» sera l’une des priorités du nouveau président du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (CN-ITIE), Mankeur NDIAYE. L’ex-ministre des Affaires étrangères a pris fonction hier.
Mankeur Ndiaye, nouveau Président du comité national de l’’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Cn-Itie), a lancé un message fort aux cacheurs de mines. «Aujourd’hui, la Norme (Itie, Ndlr) a évolué et je m’engage, dès à présent, à travailler davantage sur les défis qui se profilent à l’horizon : la propriété réelle (qui révèle qui se cache derrière les entreprises, Ndlr)», dit-il d’emblée. Avant d’ajouter qu’il va également se focaliser sur la déclaration de projet, le commerce des matières premières, l’intégration des systèmes d’informations, etc. Mankeur Ndiaye promet aussi de s’engager à renforcer les principes de fonctionnement de la norme Itie tels que le consensus, l’inclusivité parce que le comité est multipartite (Etat, entreprises…).
Auparavant, Mankeur Ndiaye a souligné qu’il est important de poursuivre le bon suivi de la péréquation (partage des recettes entre les collectivités territoriales) la prise en compte des recettes issues du secteur extractif pour une meilleure traçabilité des revenus.
Mankeur Ndiaye garantit en outre d’apaiser le débat sur la gestion des ressources extractives en misant sur la transparence. «Nous avons un débat public sur la question des ressources naturelles depuis quelques années qu’il faut rendre beaucoup plus serein en faisant preuve des transparence et porter des informations aux populations…L’objectif de l’Itie est la transparence dans les ressources naturelles», soutient-il.
Il n’a pas manqué de signaler que le travail, sa mission, va être poursuivi dans un contexte exigeant puisque le Sénégal va passer d’ici quelques années à la phase active d’exploitation du pétrole et du gaz. Donc, le rôle du comité va devenir de plus en plus important. Il invite de ce fait le comité à travailler pour que les Sénégalais sachent exactement ce que leurs ressources naturelles leur apportent, que les entreprises extractives disent exactement combien elles versent à l’Etat et que les versements soient vérifiés au niveau du service public. En cela, il rappelle que le comité national a signé un protocole d’accord qui consiste à certifier les comptes de l’Etat.
D’après Mankeur Ndiaye, il y a un travail sur les conditions d’octroi des permis d’étude pour que les populations sachent ce qui est fait des ressources car, d’après la Constitution, rappelle-t-il, «les ressources naturelles appartiennent au peuple». Dans tous les cas, Mankeur Ndiaye promet : «Nous allons faire en sorte que tout soit su, clair et transparent.»
En attendant, il invite déjà l’équipe à préparer l’une de ses premières missions dans ses nouvelles fonctions : la préparation des ateliers de dissémination des rapports 2015-2016.Ndiaye a été porté à la tête du comité national par décret après avoir été ministre des Affaires étrangères pendant cinq ans. Il doit y rester pour un mandat de quatre ans à l’instar de son prédécesseur Ismaëla Madior Fall.
L’Itie existe depuis octobre 2013 sous la présidence d’Ismaëla Madior Fall qui a tenu néanmoins, après avoir introduit son successeur, à défendre, en filigrane, son bilan à travers le listing des réalisations. Il s’agit de la production de rapports annuels comme l’exige la norme Itie, l’admission du Sénégal dans les instances internationales de l’Itie, trois ans après son adhésion, bien que le Sénégal n’ait pas commencé à exploiter les ressources extractives à l’instar des pays considérés comme miniers car tirant 25% de leurs richesses des mines.
Emile DASYLVA