De l’Afrique sud où il séjourne, Macky Sall a dit que l’avenir de l’Afrique est dans le chemin de fer. Les cheminots et les Sénégalais attendent la concrétisation de ces paroles.
«Je pense qu’à son retour au pays, le président de la République va traduire en acte la volonté politique qu’il a décliné devant ses pairs en Afrique du Sud». Ce souhait est celui de l’ex parlementaire Elène Tine qui prenait part, hier, à la marche des cheminots de Dakar-Bamako Ferroviaire. Une marche qui les a conduits à la gouvernance de Thiès, où un mémorandum a été déposé.
Aussi Elène Tine prend au mot le président Macky Sall qui, de l’Afrique où il se trouve, a soutenu devant ses pairs que l’avenir de l’Afrique est dans le chemin de fer. Une théorie qu’il ne devrait pas, estime-t-elle, tarder à traduire en acte quand, à son retour, il trouvera que les cheminots sont dehors pour réclamer la survie de leur entreprise qui est en train de mourir. «Je pense que cette volonté politique qu’il est en train d’exprimer depuis l’Afrique du sud, il va l’appliquer pour que le chemin de fer soit à jamais relevé. Car le Train Express Régional est bien beau mais il n’est qu’un tronçon de rail qui dessert l’axe Dakar-Aibd alors que nous voulons un maillage nationale pour un chemin de fer fort», dit-elle.
Aussi l’ex parlementaire d’attirer l’attention du président Macky Sall sur le fait qu’il y a des milliers de camions qui cherchent à prendre la relève du chemin de fer et assurer le trafic de marchandises entre Dakar et Bamako. Des camions qui mettent une situation indescriptible autour du port autonome de Dakar. «Je suis convaincue que ce sont ces lobbies-là qui ne veulent pas que le Dakar Bamako Ferroviaire soit relevé. Il faut qu’il sache que ces camions sont en train de déstructurer tout le réseau routier mais aussi qu’ils sont à la base de presque tous les accidents de la route alors qu’un seul train peut transporter l’équivalent d’une cinquantaine de camions», dit-elle, ajoutant qu’il ne suffit que de 250 milliards de francs Cfa pour relever cette entreprise qui pourra faire vivre ses employés et générer des emplois pour les jeunes de ce pays.
L’intersyndicale proteste contre le non-respect des engagements que les deux Etats avaient pris lors de la résiliation du contrat de concession sur le corridor Dakar-Bamako. Ces engagements tournent autour de la mise en place d’un comité de gestion de la phase transitoire et l’injection d’un montant de 7,5 milliards de francs Cfa, à raison de 3 milliards 750 millions (pour chaque Etat) en vue de sécuriser l’outil de production avec à la clé la réhabilitation des machines, la réparation des points critiques de la voie et la prise en charge des salaires des travailleurs pendant cette dite phase transitoire.
Sidy DIENG (Correspondance)