Le gouvernement malien a ordonné lundi l’expulsion d’un professeur d’une école française de Bamako qui a utilisé le terme « Azawad » dans un devoir d’histoire-géographie distribué à ses élèves.
L’affaire a largement dépassé les murs de l’école française Liberté à Bamako et prend désormais une tournure diplomatique. Dans un communiqué publié lundi 23 octobre, le ministère malien des Affaires étrangères a annoncé l’expulsion du territoire national de M. Robin Guiovanopoulos sous 72 heures.
Depuis quelques jours, cet enseignant français en cycle primaire est au cœur d’une polémique pour avoir qualifié le nord du Mali d’« Azawad » dans un devoir d’histoire-géographie distribué à ses élèves.
Dans ce document, plusieurs questions reprennent ce terme controversé, utilisé par les indépendantistes et les ex-rebelles du Nord pour désigner le septentrion malien. Il est ainsi demandé aux élèves de répondre à plusieurs questions, comme « Qu’est-ce que l’Azawad ? », « Cette région appartient-elle au Mali ? », ou encore « Quelle est la capitale de l’Azawad ? ».
Face à la controverse naissante, l’ambassade de France au Mali s’est fendu d’une communiqué, le 18 octobre, pour « présenter ses excuses au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale pour cet incident ». L’ambassade dit notamment « regretter les inexactitudes et les raccourcis que pouvait contenir ce devoir, sur un sujet qui fait actuellement débat au Mali » et assure qu’il n’y avait « aucune intention malveillante de la part du professeur […] qui n’avait pas mesuré la portée politique du terme Azawad ».
La chancellerie française précise également avoir saisi le proviseur de l’établissement Liberté pour qu’il rappelle à l’ensemble des enseignants le « devoir de réserve auquel ils sont tenus ».
Quant au professeur mis en cause, il devrait être expulsé dans les heures à venir et être convoqué prochainement au siège de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (Aefe), à Paris. « Nos hôtes doivent respecter les valeurs sur lesquelles notre pays est fondé, conclut une source ministérielle malienne. L’unité du Mali est un principe sacro-saint avec lequel nous ne transigeons pas. »
avec Jeune Afrique