Procès en sorcellerie contre la presse sur la manière dont elle a traité le dossier Aïcha Diallo, menaces verbales contre les professionnels qui étaient venus couvrir le sit-in suivi d’une déclaration de presse et démentis contre la famille. C’était le menu de la rencontre initiée, hier, par les travailleurs de l’Hôpital de Pikine qui s’expriment, pour la première fois, sur ce dossier.
Pour un sit-in prévu à 9 heures, les travailleurs de l’Hôpital de Pikine ne se sont finalement pointés qu’à 10 heures 30 minutes. «Les journalistes ont intérêt à attendre parce que ce sont eux qui ont besoin de nous. Nous allons prendre notre temps pour débuter cette rencontre. S’ils veulent, ils attendent ; s’ils ne veulent pas, ils n’ont qu’à partir», répond sèchement un syndicaliste quand un journaliste se plaint du retard. Et le ton était donné. «Regardez-les, ce sont de grands menteurs ces journalistes», enfonce un autre. Une remarque qui fait sortir de ses gonds le reporter du journal Rewmi. Des syndicalistes interviennent pour calmer les ardeurs des uns et des autres. L’armistice sera de courte durée. «Ce sont les journalistes qui nous ont amené tout ce problème qui est faux sur toute la ligne. Ils veulent nous mettre en mal avec la population», murmure-t-on dans les couloirs.
Les syndicalistes qui se sont succédé au micro cassent du sucre sur le dos de la presse tout en menaçant d’une plainte les organes de presse qu’ils accusent de vouloir discréditer l’image de l’hôpital de Pikine. «Nous dénonçons l’acharnement de la presse. Nous n’accepterons plus que des gens mal intentionnés ternissent l’image de l’hôpital. Car ternir l’image de l’hôpital, c’est ternir l’image des personnes qui y travaillent. Depuis 10 ans, nous travaillons corps et âme pour mettre cet hôpital dans le lot des meilleurs hôpitaux du Sénégal», disent-ils dans leur déclaration.
«Nous n’avons pas demandé 200 mille francs pour nous occuper de cette enfant qui a été prise en charge, dès vendredi jusqu’à la phase d’opération. C’est après le décès que la facture qui s’élève à 114 mille francs a été présentée à la famille», précise Abdou Diaw, délégué syndical.
Défiant la famille et les organes de presse de prouver toute négligence médicale dans ce dossier, les blouses blanches demandent à la famille d’édifier l’opinion sur l’affaire. «Le personnel médical, paramédical et administratif demande à la famille d’édifier sur les causes du traumatisme de la fille. La maman a dit que l’enfant est tombée du haut d’un étage. Tomber du haut d’un étage et atterrir sur un morceau de bois qui peut perforer l’anus jusqu’à atteindre les intestins ? Cela nous pose problème. C’est pourquoi, nous demandons que l’enquête soit bien approfondie», fait comprendre Abdoul Diaw, membre de l’Intersyndicale des travailleurs. Et Docteur Amadou Tidiane Sow, membre du Conseil d’administration, de déclarer : «On souhaite rencontrer la famille pour lui expliquer sereinement ce qu’est une prise en charge, une urgence. Et lorsqu’on discutera, la famille comprendra que l’enfant dont nous regrettons le décès a été bien prise en charge.»
Walf Quotidien