(Correspondance) – Les conséquences du déficit pluviométrique commencent à se faire sentir chez de nombreux éleveurs situés dans certaines zones du Fouta, particulièrement dans les communes de Galoya et de Pété.
Dans ces communes rurales où les éleveurs sont en train de vivre la pire année de leur histoire après celle vécue en 1973, les éleveurs tendent la main aux autorités pour la prise d’éventuelles mesures visant à sauver leur bétail. Et au rythme où vont les choses, si des mesures d’urgence ne sont pas prises pour aider les éleveurs et leurs nombreuses familles, il y a péril dans de nombreux foyers.
Après avoir organisé des opérations Tabaski qui n’ont pas rapporté grand-chose, certains éleveurs qui n’ont pu épuiser leur bétail faute d’acheteurs ont été obligés de ramener leur cheptel à la maison. Aujourd’hui que la pluie n’a pas été au rendez-vous, les éleveurs, confrontés à une véritable soudure, ont commencé à vendre leur bétail à vil prix. Au marché hebdomadaire de Galoya et même à celui de Thillé Boubacar, un bœuf qui coûtait 300 mille voire plus est aujourd’hui vendu à 200 mille francs. Si la situation actuelle difficile se maintient, il n’est pas exclu que ces prix soient revus drastiquement à la baisse, renseigne un éleveur de Karawoyndou. «J’avais emmené deux têtes de bœufs au louma. Mais, je suis revenu sans pouvoir les vendre du fait que le prix qu’on m’a proposé est très minime. Je suis retourné au village et pense que je vais revenir au prochain louma pour pouvoir écouler les bêtes», déclare ce téfanké du village de Gaykaada «Puisque nous n’avons plus d’aliment pour nourrir le bétail, la seule solution qui s’impose à nous est de vendre le bétail», justifie cet autre éleveur. D’autres qui ont la possibilité de se rendre vers la zone du Ferlo, dans le département de Linguère, sont en train de transhumer à la recherche de pâturage et de points d’eau. Ceux qui n’en peuvent pas ne trouvent pas mieux que de brader le cheptel. Une situation inédite, selon un responsable de la «Maison des éleveurs» et qui rappelle le drame vécu en 1973.
Certains responsables d’éleveurs de Ndioum comptent organiser une grande assemblée générale le 20 octobre prochain pour lancer des appels à l’endroit des pouvoirs publics. Ce, pour que des solutions de sortie de crise soient d’ores et déjà trouvées.
Abou KANE