Le niveau d’endettement du Sénégal grimpe encore. Dans le cadre de la réhabilitation du tronçon Goudiry-Kidira, le Sénégal a signé une convention de financement avec le Fonds koweitien. D’un montant de 22,5 milliards de francs Cfa, cette manne financière devrait permettre l’aménagement des pistes de désenclavement.
L’Etat continue de s’endetter sur le marché financier international. Cela, malgré la mise en garde de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Fmi). Pour la énième fois, il vient de signer une convention d’endettement pour la réhabilitation d’infrastructures routières. Cette fois-ci avec le Fonds pour le développement économique arabe pour un montant de 22,5 milliards de francs Cfa. La convention a été signée par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ à Washington, aux Etats-Unis selon un communiqué parvenu à Walf Quotidien. Selon les services du ministère, ce financement est destiné à la réhabilitation de la route Goudiry-Kidira qui est un tronçon important de la route Tambacounda-Kidira-Bakel sur le corridor Dakar-Bamako. Il servira également à la réhabilitation d’autres infrastructures. Selon le document, cette manne financière devra assurer un meilleur niveau de service du réseau routier existant pour faciliter l’accès aux capitales régionales et aux pays limitrophes dont le Mali, la Mauritanie et la Guinée. Mais, également, améliorer les conditions de trafic et de sécurité des zones traversées. La même source indique qu’il est prévu, avec ce financement, l’amélioration de l’accès des populations concernées aux services et équipements sociaux, l’accroissement des échanges commerciaux avec le reste du pays et avec la sous-région et l’amélioration des activités économiques comme le tourisme et l’agriculture des zones concernées.
En plus de la construction du tronçon Goudiry-Kidira, la note renseigne que des aménagements connexes seront réalisés notamment des pistes de désenclavement, des cases de santé et des forages. Par ailleurs, le montant cumulé des engagements du Fonds koweitien, depuis la tenue du Groupe Consultatif à Paris, au mois de février 2014, s’élève à 42,5 milliards de francs Cfa. Pourtant, dans leurs derniers rapports, les institutions financières internationales, la Banque mondiale et le Fmi ont mis en garde les pays en développement, notamment le Sénégal sur le niveau d’endettement. Lors de sa dernière mission dans le cadre de la cinquième revue de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe), le Fmi avait relevé un niveau d’endettement du Sénégal trop élevé. D’ailleurs, elle avait parlé d’une dette publique en pleine expansion. Pis, l’institution avait souligné que cette dette risque de passer de 24 % des recettes en 2014 pour atteindre 30 % en 2017. Elle avait même préconisé un assainissement budgétaire qui devrait connaitre un léger ralentissement en 2018, conduisant à un déficit de 367 milliards de francs Cfa, soit 3,5 % du Produit intérieur brut (Pib). La Banque mondiale a relevé dans son dernier rapport que la dette publique en Afrique subsaharienne reste élevée, reflétant les modestes progrès réalisés dans la réduction des déficits budgétaires. L’institution estime que la dette publique médiane se situe autour de 50 % du Pib en 2017, soit plus de 15 points de pourcentage de plus que le niveau de 2013. Tout en relevant d’importantes disparités entre tous les pays, dans le niveau et l’augmentation de la dette publique par rapport au Pib.
Walf Quotidien