Le Sutsas et le Sudtm ont porté, hier, sur les fonts baptismaux, l’Alliance des syndicats autonomes de la santé et de l’action sociale (Asas/And Guesseum). Mballo Dia Thiam et Sidya Ndiaye, les initiateurs de cette union, ont affiché leurs ambitions.
Le secteur de la santé enregistre une nouvelle alliance syndicale. En effet, le Sutsas de Mballo Dia Thiam et le Sudtm de Sidya Ndiaye viennent de mettre sur pied l’Alliance des syndicats autonomes de la santé et de l’action sociale (Asas/And Gueusseum). Les deux leaders syndicaux ont matérialisé cette union, par la signature, hier, d’une convention partenariale. Le président de cette alliance, Mballo Dia Thiam, estime que cette union va créer des cadres et des mécanismes de concertation viables et durables pour l’amélioration des conditions de travail des agents du secteur de la santé coiffés par les collectivités locales. «Le syndicalisme doit être un levier de promotion sociale pour les travailleurs dans des conditions décentes de travail et d’environnement. L’Asas se veut une niche de clarté, de démocratie, de confiance mutuelle et de solidarité au seul bénéfice des travailleurs de la santé et de l’action sociale. Elle se veut également un cadre permanent de veille et de lutte au service exclusif des travailleurs officiant aussi bien dans l’administration centrale que dans les collectivités locales», souligne M. Thiam.
De son coté, le vice président de cette alliance, Sidya Ndiaye, a expliqué le cri de guerre de l’Asas. «Guesseum est un concept de veille, d’alerte pour dire que nous n’allons pas laisser nos revendications et nos acquis dans les tiroirs. On doit tout le temps les rappeler à l’autorité», indique Sidya Ndiaye. Qui ajoute que cette alliance est stratégique parce qu’elle va intégrer les intérêts matériels et moraux des travailleurs du secteur de la santé qui sont au niveau central et ceux des collectivités locales.
Aussitôt mise en place, l’Asas a décliné sa feuille de route. Son président, Mballo Dia Thiam, affirme que, pour qu’il y ait dialogue social, les autorités doivent, entre autres, se pencher rapidement sur l’organisation d’une élection de représentativité des syndicats du secteur de la santé ; sur l’application de recommandations de l’atelier de partage sur le recrutement des agents de santé communautaire (Asc) et le recrutement des cadres de la santé communautaire des universités.
Nébuleuse dans les comités de santé
En revanche, Sidya Ndiaye, par ailleurs secrétaire général de la Fgts, a fustigé la gestion du comité de santé dans collectivités locales. Il parle d’opacité. «Au delà de nos revendications, nous voulons des réformes. Parce que le cas du comité de santé est inquiétant. Il brasse des millions mais la gestion est nébuleuse, pas transparente parce que les textes sont obsolètes. C’est un groupe d’individus qui amasse de l’argent et l’utilise à ses fins. Les comités de gestion qui devraient veiller sur tout cela ne sont pas opérationnels. Les maires qui doivent créer ces comités de gestion ne sont au courant de rien», souligne-t-il. Sidya Ndiaye estime que cet argent collecté au niveau de la mairie doit retourner aux médicaments. «C’est pourquoi, nous travailleurs, au lieu de nous focaliser sur la revendication d’ordre salarial, nous voulons mettre l’accent sur les réformes institutionnelles à entreprendre. L’autre réforme, c’est la révision de l’Acte 3 qui fait perdre à beaucoup d’hôpitaux des subventions», préconise Sidya Ndiaye.
Mamadou GACKO