Le général Djibrill Bassolé, incarcéré à la maison d’arrêt et des corrections des armées (Maca) depuis plus de deux ans pour son implication présumée dans le putsch raté de septembre 2015, a été mis en liberté provisoire mardi 10 octobre, selon ses avocats.
C’est une victoire d’étape pour les avocats de l’ancien ministre des affaires étrangères de Blaise Compaoré. Djibrill Bassolé, jusqu’ici détenu à la Maca, bénéficie d’une liberté provisoire. L’information a été confirmée à Jeune Afrique par Me Dieudonné Bonkoungou, l’un des avocats du général. Djibrill Bassolé est poursuivi par la justice militaire burkinabè pour « trahison » dans le cadre de l’enquête sur le coup d’État raté de mi-septembre 2015 contre la Transition politique dirigée alors par Michel Kafando.
En juillet dernier, le juge d’instruction, dans son ordonnance, avait abandonné la quasi-totalité des charges – attentat à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs, meurtre, coups et blessures volontaires – qui pesaient contre le général Bassolé.
Le groupe de travail sur la détention arbitraire du Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies s’était prononcé en faveur d’une libération immédiate du général Bassolé. Jugeant « arbitraire l’arrestation et la détention » de Bassolé, il avait alors préconisé que celui-ci soit traduit devant un tribunal civil. Dans le même dossier du putsch raté, deux proches de l’ancien ministre des Affaires étrangères, à savoir son frère, Nicodème Bassolé, et son ex-directeur du protocole, Halidou Sawadogo, visés par des poursuites judiciaires, ont bénéficié d’un non-lieu.
Renvoi de l’audience
Sa mise en liberté provisoire intervient quelques jours après le renvoi de l’audience de la chambre de contrôle au 25 octobre prochain. Celle-ci doit confirmer ou infirmer les charges contre les 107 inculpés, civils et militaires. Au total, 63 personnes mises en cause dans ce dossier bénéficient d’une liberté provisoire. Seulement 21 accusés, dont le général Gilbert Diendéré, sont actuellement détenus à la Maca, alors que neuf autres sont en fuite.
L’annonce de la liberté provisoire de Bassolé a suscité un tollé chez certaines organisations de la société comme le Balai citoyen qui a appelé à manifester contre cette décision.
Jeune Afrique