Pressenti pour diriger le Port autonome de Dakar (Pad), El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao a vu ce poste lui filer entre les doigts. Il a atterri à la Direction des services fiscaux, ce qui n’est pas à son goût puisque, dans une tribune publiée hier sur sa page Facebook, il solde les comptes avec ses camarades de parti et ceux de Benno.
Bombardé directeur des services fiscaux lors du dernier Conseil des ministres, El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao n’en demeure pas moins satisfait. Car avant l’annonce de la nomination de Aboubeikr Sadeikh Bèye au «juteux» poste de directeur général du Port autonome de Dakar (Pad), il y était pressenti. Son nom circulait sur la toile comme potentiel patron du Pad. Mais, au dernier moment, le chef de l’Etat en a décidé autrement. Ce qui, semble-t-il, ne l’a pas plu. Dans une tribune intitulée «Ces médiocres qui survivent à tous les régimes politiques» publiée sur sa page Facebook, Mame Boye Diao solde ses comptes avec ses camarades de l’Apr et ceux de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Parlant de ces «médiocres» qui minent la coalition présidentielle, l’apériste de Kolda de faire savoir: «Ce qui les caractérise, c’est moins la compétence, la rigueur ou la volonté de servir leur pays. Au contraire, ils sont riches, prêts à sortir leur arsenal financier pour se payer des charlatans qui, pensent-ils, leur garantissent leur réussite, n’ont pas de dignité car étant près à avaler toutes les couleuvres pour rester à leur poste. Et surtout capables de médisance pour dévaloriser tout ce qui est menace pour la préservation de leur prébende. Ils sont surtout forts à survivre à tous les régimes politiques car capables sans vergogne, dès qu’ils sentent le vent tourner, d’aller se prosterner chez les nouveaux maîtres».
Il poursuit en ces termes : «Mais dans tout ça, ils oublient qu’ils ne peuvent rien faire qui empêche le destin de s’accomplir. Les événements qu’ils te feront subir assurément ne te mettent que sur le chemin de ton propre destin. Pour ma part, je les regarde avec mépris et un certain sentiment d’impuissance j’avoue car je ne suis pas capable de vendre mon âme au diable, incapable aussi de courbettes ou d’aller chercher refuge derrière un quelconque lobby, me disant naïvement que seul le travail paie». Se voulant plus explicite, le responsable politique Apr de Kolda de poursuivre: «Malgré tout, ils ne me changeront pas, car dans ma fibre casamançaise, mon Adn, la dignité prévaut sur tout. Eux ne sont pas heureux car chaque jour ils ont peur pour leur poste et se battent pour que leurs combines marchent. Moi, même s’ils me disent «jeune» ou ‘incapable’ d’assumer certaines responsabilités je me satisfais dans le sentiment du devoir accompli, dans la reconnaissance des Sénégalais et me sachant meilleur qu’eux». Toutefois, il souligne qu’il continuera à servir son pays et à accompagner politiquement celui qu’il a choisi comme leader, le président de la République, Macky Sall. Et aussi à se battre pour que les projecteurs se braquent sur sa région. Paraphrasant Jacques Attali, il poursuit ses diatribes à l’endroit de ses camarades : «L’exercice du pouvoir grossit les caractères des êtres comme la loupe ceux de l’imprimerie. Il est une drogue qui rend fou quiconque y touche. Qui corrompt qui s’y installe, qui détruit quiconque qui s’y complaît. Aveuglés par les phares de la renommée, les chenilles dévouées ont tôt fait de se métamorphoser en de vaniteux papillons».
Magib GAYE