Les Etats-Unis ont connu encore des fusillades. Dans la nuit du dimanche au lundi, un homme a déchargé son arme à feu sur la foule venue assister à un concert. Au moins 58 personnes ont rendu l’âme et plusieurs blessés ont été dénombrés. L’Etat islamique a revendiqué la paternité de cette attaque mais le Fbi émet des réserves.
Un homme perché au 32e étage de l’hôtel Mandalay Bay dans la ville du Nevada, à Las Végas, a ouvert le feu sur les spectateurs d’un concert de country en plein air. Le bilan est très lourd : au moins 58 personnes ont perdu la vie dans cette fusillade et plus de 400 blessés ont été enregistrés. C’est quand le concert du chanteur Jason Aldean battait son plein avec plus de 22 000 spectateurs, vers les coups de 22 heures, que le tireur, à partir de la fenêtre de sa chambre, a déclenché son arme à feu sur la foule. C’est la police américaine elle-même qui a donné le bilan provisoire de ce carnage. Le Shérif de Nevada indique en outre qu’un policier qui n’était pas en service fait partie des morts et que deux de ses collègues se trouvent dans la liste des blessés.
En outre, la porte-parole de l’University Medical Center, l’un des hôpitaux de Las Vegas, a indiqué aux médias que plusieurs victimes présentant des blessures ont été prises en charge. De leur côté, les autorités ont lancé un appel aux dons de sang.
Tout juste après la fusillade, le Président américain, Donald Trump, a réagi. C’est sur son compte Twitter qu’il a exprimé ses premiers mots. «Mes sincères condoléances et mes pensées pour les victimes et les familles de la terrible fusillade de Las Vegas», écrit-il. Mais dans une déclaration lue dans les salons de la Maison Blanche, Trump, d’un ton grave, parle de «mal absolu». «Hier soir (lundi, Ndlr), un homme a ouvert le feu sur une large foule lors d’un concert de musique country à Las Vegas. Il a brutalement assassiné plus de 50 personnes dans un acte qui représente le mal absolu. Dans des moments comme celui-ci, nous cherchons tous un sens au milieu du chaos, la lumière au milieu de la nuit, et les réponses ne sont pas faciles», a-t-il souligné. Et de poursuivre : «Notre unité ne peut pas être brisée par le mal, nos liens ne peuvent pas être défaits par la violence et, bien que nous ressentions de la colère face à l’assassinat insensé de nos compatriotes, c’est l’amour qui nous définit aujourd’hui.»
Le Président américain a également salué la réactivité des secours de la ville. «Je veux remercier la police de Las Vegas et tous les secours qui sont intervenus pour leurs efforts courageux et pour avoir sauvé tant de vies. La vitesse avec laquelle ils ont réagi est miraculeuse, et a évité qu’il n’y ait plus de victimes», a-t-il lancé. Après Trump, le pape François s’est dit «profondément attristé» par une «tragédie insensée». De son côté, la Première ministre britannique Theresa May souligne que «les pensées du Royaume-Uni sont avec les victimes et les services d’urgence».
L’auteur de l’attaque a un nom qui sonne américain. Il s’appelle Stephen Craig Paddock et il est âgé de 64 ans, selon le shérif Joe Lombardo. L’autorité militaire de Nevada affirme qu’il a été retrouvé mort par les unités d’intervention spéciales (Swat) dans sa chambre d’hôtel du Mandalay Bay. Plus de dix fusils ont été retrouvés avec le tireur, a ajouté le shérif. On souligne que l’assaillant, un retraité, n’était pas connu des services de police et n’avait pas de casier judiciaire. La compagne de Stephen Paddock, une femme nommée Marilou Danley, un temps recherchée par les forces de l’ordre, a été localisée «à l’étranger». «Nous lui avons parlé et nous ne pensons pas qu’elle soit impliquée», a indiqué le shérif. Mamadou GACKO
L’Etat islamique revendique l’attaque, le Fbi en doute
Le groupe Etat islamique (Ei) n’a pas mis de temps pour revendiquer l’attaque perpétrée par Stephen Craig Paddock. C’est par le canal de son organe de propagande, Amaq, qu’il a assumé la paternité de l’acte. Le groupe djihadiste affirme que le tireur était un soldat de l’EI qui s’était converti à l’islam il y a quelques mois. «Un soldat du califat (Abou Abdelberr l’Américain) – que Dieu l’accepte – muni d’armes automatiques et de munitions diverses a, depuis un hôtel donnant sur un concert de musique, ouvert le feu sur un de ces rassemblements, faisant 600 morts et blessés, jusqu’à l’épuisement de ses munitions, avant de tomber en martyr», indique le communiqué. Qui ajoute : «Cette attaque est une réponse à l’appel de cheikh (…) Baghdadi (le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, Ndlr) de prendre pour cible les pays de la coalition croisée, et après une surveillance minutieuse des rassemblements organisés à Las Vegas».
Mais les Américains ont émis des doutes sur la véracité de cette paternité. Selon le FBI, aucun lien n’a été établi «jusqu’à présent» entre le tireur et l’Etat islamique. Selon son frère, Eric Paddock qui s’est exprimé sur plusieurs médias locaux, Stephen Paddock aimait «jouer dans les casinos» et n’avait pas de «convictions religieuses» connues.
M. GACKO