Paul Biya appelle au dialogue
Le président camerounais Paul Biya a appelé, dimanche, au «dialogue», alors que plusieurs personnes ont été tuées ce week-end dans les régions anglophones du pays, en marge d’une proclamation symbolique d’indépendance.
Plusieurs personnes ont été tuées dans des incidents séparés ce week-end, dans les régions anglophones du Cameroun, en marge d’une proclamation symbolique «d’indépendance» vis-à-vis de Yaoundé. Réagissant sur les réseaux sociaux, le président camerounais Paul Biya, a condamné «de façon énergique tous les actes de violence, d’où qu’ils viennent, quels qu’en soient les auteurs», appelant au «dialogue».
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Dimanche 1er octobre, deux personnes ont été tuées par balles à Ndop, à 40 kilomètres de Bamenda (nord-ouest), et une à Kumbo, en marge de manifestations. Trois prisonniers du pénitencier de la même ville de Kumbo, qui voulaient «profiter» de la mobilisation des forces de sécurité pour s’échapper, ont été abattus par les gardiens, dimanche, et trois autres blessés, ajoute l’Afp. Reuters affirme de son côté que cinq prisonniers ont été tués.
La même journée, à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, plusieurs personnes ont été admises à l’hôpital de la ville, après des échauffourées entre manifestants et la police. Ces échauffourées se sont poursuivies dimanche soir. «Au moins une personne a été blessée par balles réelles», selon une source proche des autorités sur place à l’AFP, qui a fait état d’une situation «très tendue».
Samedi, à Kumba, ville réputée frondeuse dans le Sud-Ouest anglophone, un jeune avait été tué par des forces de sécurité. La journée de dimanche correspond à l’anniversaire de la réunification officielle des parties anglophone et francophone du Cameroun en 1961. Les séparatistes anglophones ont choisi cette date pour proclamer symboliquement l’indépendance de l’Ambazonie, du nom de l’État qu’ils veulent créer.
Le scénario de cette «indépendance» est catégoriquement rejeté par Yaoundé, qui a déployé d’importantes forces de sécurité ce week-end dans les régions anglophones, et notamment à Buea, chef-lieu du Sud-Ouest, et Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, où plusieurs personnes ont été admises à l’hôpital
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20 % des 22 millions de Camerounais, proteste contre ce qu’elle appelle sa «marginalisation» dans la société.
La crise provoquée par cette contestation, exacerbée début 2017 par une coupure d’Internet de trois mois, s’est amplifiée ces dernières semaines. Yaoundé a pris des mesures fortes : couvre-feu instauré dans les deux régions anglophones, interdiction des réunions de plus de quatre personnes dans l’espace public, des déplacements entre les localités et accès limité à Internet. France24.com