La matérialisation des accords signés avec le gouvernement avant l’ouverture des classes.
C’est ce qu’exige Abdoulaye Ndoye, Secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems). Il s’exprimait, hier, à Dakar, lors d’un atelier pour la mise en place d’un sous-comité de dialogue social dédié à la formation professionnelle.
Le «Ubbi tey jang tey» risque de ne pas être effectif. Ce, à cause de la menace brandie par les enseignants qui fustigent le non-respect par le gouvernement des accords signés avec les syndicats. Prenant part, hier, à un atelier pour la mise en place d’un sous-comité de dialogue social dédié à la formation professionnelle, le Secrétaire général du Cusems annonce la couleur. «Nous pensons que la paix, ce n’est pas seulement l’absence de conflit ou le court intervalle entre deux conflits. Ce qui donne sens au dialogue social, c’est la matérialisation des accords que le gouvernement avait signés avec les syndicats d’enseignants. Aujourd’hui, nous sommes à la veille de la rentrée des classes. Pour nous, le gouvernement devait mettre à profit cette période pour résoudre définitivement les problèmes de l’école sénégalaise», martèle Abdoulaye Ndoye. Pour ce dernier, il y a toujours des lenteurs dans la délivrance des actes d’intégration, d’avancement, de radiation, de paiement des rappels d’avancement et de validation. Selon lui, il y a des stocks qui doivent être apurés. Il en est de même, dit-il, pour la formation diplomante des professeurs titulaires de diplômes spéciaux.
A l’en croire, la qualité de l’enseignement dépend de la qualité de l’enseignant et le premier intrant qu’il faut former, c’est l’enseignant. «Le reversement des maîtres d’éducation physique dans le corps des professeurs de collège est aussi un problème. Depuis des années, nous attendons la signature des décrets d’application. Le point nodal de la revendication des enseignants, notamment le Cusems, c’est l’alignement de l’indemnité de logement», rappelle-t-il.
Abdoulaye Ndoye soutient que, après la publication du pré-rapport qui a fait l’objet d’un partage entre les partenaires sociaux et le gouvernement et les amendements, jusqu’à ce jour, ils n’ont aucune information sur ce dossier. Le patron du Cusems a dénoncé aussi ce qu’il considère comme un recul, en ce qui concerne la gestion démocratique du personnel enseignant au niveau du ministère de l’Education nationale. «Nous appelons le gouvernement à respecter ses engagements, parce que ce sont les actes qui décident de la valeur des hommes», philosophe-t-il.
Le ministre de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat, Mamadou Talla, indique pour sa part que la formation professionnelle, partie intégrante du système éducatif, adopte le principe de la démocratie. Elle rejette et élimine, avance-t-il, toutes les formes d’injustice, les inégalités et les discriminations. C’est pour cette raison, argumente-t-il, que leurs partenaires doivent être conscients de l’idée que toute dynamique basée sur le conflit ou la confrontation constitue un obstacle au progrès. Et entretient, note-t-il, un climat nuisible à une harmonieuse mise en commun des efforts afin de réussir leurs missions.
Walf Quotidien