Le chef d’un cabinet parallèle basé dans l’est de la Libye a appelé dimanche la communauté internationale à reconnaître de nouveau son gouvernement, arguant qu’il contrôlait la majorité du pays, au contraire du gouvernement d’union nationale (GNA) issu de l’accord parrainé par l’ONU.
“Le gouvernement provisoire est constitutionnellement issu du Parlement élu et puise sa légitimité (…) des urnes”, a déclaré par téléphone à l’AFP Abdallah al-Theni, dont le cabinet est basé à al-Baïda, à 1.200 km de la capitale Tripoli.
“Nous contrôlons, avec notre vaillante armée, plus de 90% du pays”, a poursuivi M. al-Theni, en allusion à l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, et à la force autoproclamée “Armée nationale libyenne (ANL)” qu’il commande.
Il faut que la communauté internationale “respecte la volonté du peuple et soutienne le gouvernement provisoire”, a-t-il insisté.
Après la chute du régime de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, le pays a sombré dans le chaos et l’insécurité, qui ont culminé au lendemain des élections parlementaires de 2014.
Mécontents des résultats de ces élections, des milices regroupées sous la bannière de “Fajr Libya” ont pris d’assaut Tripoli, forçant le gouvernement de M. Theni et le Parlement nouvellement élu à s’exiler dans l’est.
Malgré cet exil, ce cabinet a été reconnu par la communauté internationale jusqu’à la formation du GNA, dirigé par Fayez al-Sarraj et issu d’un accord politique interlibyen signé fin 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU.
Même s’il a réussi à étendre son influence dans la capitale depuis son installation à Tripoli en mars 2016, le GNA peine à imposer son autorité sur de larges pans du pays. Il est en outre affaibli par des divisions internes.
En dépit d’un bilan mitigé, ce gouvernement d’union, qui n’a toujours pas obtenu la confiance du Parlement, a toutefois réussi fin 2015 –grâce à des forces qui lui sont loyales–, à chasser de Syrte les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
AFP