Arrêtés dans le cadre de l’enquête sur les faux ordres de remise en liberté, qui a profité à 30 détenus libérés sans procès, LD et Cie sont sous le régime de «retour de parquet». Ils connaîtront, certainement, leur sort ce mercredi. Dans ce scandale qui secoue la Cour d’appel de Dakar, la perspective d’une inculpation suivie de mandat de dépôt ne fait l’ombre d’aucun doute.
La Cour d’appel de Dakar est secouée par un scandale d’un genre particulier. Un réseau de faussaires présumés vient d’être démantelé par la Section de recherches. A l’origine de cette histoire, les juges d’appel qui ont constaté des libérations massives de personnes pas encore jugées. Au moins 30 cas sont dénombrés. Certains d’entre les détenus libérés, sans procès, ont été incarcérés à la Maison d’arrêt de Rebeuss, d’autres dans quelques-uns des huit établissements pénitentiaires de la capitale. Le cerveau de ce vaste trafic n’est personne d’autre qu’un agent officiant à la Cour d’appel de Dakar, du nom de LD. «C’est lui qui servait d’intermédiaire entre les détenus et les clients. Il est parti à la retraite depuis longtemps, mais il a été maintenu au niveau de l’administration de la Cour d’appel», souffle-t-on du côté des collaborateurs du juge Demba Kandji, Premier président de la juridiction susnommée. Au banc des accusés, on retrouve d’autres personnes parmi lesquelles les clients qui jouaient le rôle d’intermédiaire entre les bénéficiaires et l’agent véreux. Au cours de l’enquête, un d’entre eux a confié avoir acheté l’ordre de remise en liberté à 250.000 Frs Cfa, d’autres avancent divers montants. Pour l’heure, les présumés faussaires, arrêtés dans le cadre de l’enquête, sont sous le régime du «retour de parquet», après qu’ils ont été déférés. Ils ne connaissent pas encore leur sort, ce qui ne devrait pas tarder puisqu’ils reviennent à la cave du palais de Justice Lat-Dior, ce mercredi. Selon une source proche du dossier, les mis en cause sont poursuivis pour «association de malfaiteurs, recel de documents administratifs, faux et usage de faux en écriture privée». Ce dossier risque d’atterrir en instruction car les arrestations continuent. D’ailleurs, on signale qu’un juge d’instruction a même été saisi, pour leur inculpation qui sera suivie d’un placement sous mandat de dépôt. Ça risque fort de connaître des ramifications à un niveau insoupçonné, car la tentative d’étouffer le scandale n’a pas réussi.
Pape NDIAYE
(Walf Quotidien)