C’est une voix de plus qui s’ajoute au concert des critiques contre Aung San Su Ki.
Celle de Desmond Tutu, célèbre archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix.
Dans une lettre ouverte, il a, lui aussi, appelé la dirigeante birmane à intervenir dans la crise et à protéger les Rohyngias, la minorité musulmane persécutée par les forces de sécurité.
Ma chère sœur, écrit Desmond Tutu, je suis maintenant vieux, faible et officiellement à la retraite, mais je romps mon vœu de garder le silence en raison de ma profonde tristesse au sujet de la situation désespérée” des Rohingyas.
L’archevêque sud-africain s’interroge sur le silence d’Ang San Suu Kyi et la supplie “d’intervenir dans la crise qui dégénère” en Birmanie.
Dans sa lettre ouverte, à la fois douce et dévastatrice, il lui envoie cet appel :
“Si le prix politique à payer pour votre ascension politique en Birmanie est votre silence, le prix est assurément trop élevé. Il est incongru pour un symbole de justice de diriger ainsi un pays”.
Desmond Tutu, 85 ans, lui aussi prix Nobel de la paix, reconnu pour avoir lutté contre le régime raciste de l’apartheid, est toujours considéré comme la conscience morale du pays.
Sa condamnation résonne donc d’autant plus fortement.
“Nous prions pour que vous soyez une fois de plus courageuse. Nous prions pour que vous vous exprimiez au nom de la justice et des droits de l’homme.”
Et sa lettre indique clairement, qu’Aung San Suu Kyi, membre de la prestigieuse famille des lauréats du prix Nobel de la paix, est désormais en train de miner sa réputation et très certainement ce qu’elle laissera en héritage.
BBC