Les fortes précipitations qui se sont abattues au Nord du pays, dans la nuit d’avant-hier, n’ont épargné ni bétail, ni habitations. Plus d’une centaine de blessés sont enregistrés, parmi lesquels des fillettes âgées entre 5 et 10 ans.
Du fait des fortes pluies, neuf morts et 25 blessés ont été enregistrés, rien que dans le département de Boghé (Mauritanie), plus précisément dans les villages de Sara Ndogou, Dioulom et Niakala. Des centaines de familles ont passé la nuit à la belle étoile. Cela se passe à Nénette, Mafré et Darou Salam Dieguesse, des villages situés dans l’arrondissement de Gamadji Saré. Ils ont été frappés par de fortes intempéries dans la nuit d’hier entre deux heures et cinq heures du matin. En effet, de fortes rafales de vents accompagnées d’une forte pluie se sont abattues dans ces villages, au grand désarroi des centaines de familles. Conséquences : ces intempéries ont créé beaucoup de dégâts matériels et blessé beaucoup de personnes. Dans le village de Nenet, Aly Sidi Bâ, le chef du village témoigne : «Nous venons de recenser 87 concessions qui sont détruites pendant ces 24 heures. Ce n’est pas tout puisque dans ces destructions, nous avons pu consigner des dégâts qui ont été enregistrés au niveau de notre dispensaire. Dans le bâtiment qui abrite notre forage, les zincs et autres murs n’ont pu résister à la furie des rafales de vents et de la pluie. Nous avons aussi constaté le même désastre qu’au niveau du bâtiment où était logé l’antenne qui alimentait la zone en réseau téléphonique».
Mais ce qui aura le plus fait mal aux populations, c’est le nombre de blessés graves enregistrés dans ce village. Une fillette du nom de Haby Diallo, âgée de presque 5 ans qui se trouvait dans sa case en ciment, y a été réveillée par des briques de ciment qui lui ont été fatales. Car l’ayant atteint au niveau de la tête avant qu’elle ne se retrouve avec une «fracture très sévère» au beau milieu de la tête. Trois jeunes filles âgées entre 5 à 6 ans n’ont pas été aussi épargnées par ces calamités. Elles ont été blessées quand un arbre est tombé sur le bâtiment dans lequel elles dormaient. «Celui-ci ne pouvant résister au poids de l’arbre s’est effondré avant que les briques ne tombent sur les enfants», a précisé le chef du village. Dans de difficiles conditions, à cause du mauvais état de la route en cette période où l’hivernage bat son plein et faute d’ambulance dans toute la zone, les populations se sont contentées de trouver des charrettes pour y évacuer leurs malades, au niveau de l’hôpital de Ndioum.
Des bâtiments s’effondrent sur des fillettes
Les trois filles blessées MS, RS et HG souffrent, selon certaines indiscrétions, de fractures ouvertes au niveau de la tête et à l’oreille. Au village de Mafré, la situation est encore pire. Selon Mamadou Gallo Bâ, habitant de Bellel Kellé, il ne peut dénombrer les bâtiments qui ont été détruits par le vent. Et sur le même registre, ce dernier de renseigner qu’il y a eu plus de blessés enregistrés dans son village. Un garçon âgé de 10 ans, du nom de Mama Hamet Diallo et une femme âgée de 40 ans du nom de Farmata Oumar Bâ sont presque paralysés. Pour le premier nommé, il a été atteint de brûlures dans la chambre où il se trouvait, au moment où le bâtiment s’est effondré. Quant à la femme Farmata Oumar Bâ, elle a été atteinte au niveau du pied par une brique. Au village de Darou Salam Dieguesse, dans la commune de Guédé village, Ibrahima Bâ notable de cette localité, renseigne que ses populations ont perdu huit maisons emportées. Pour le cheptel, ces derniers précisent que plus d’une cinquantaine de brebis restent toujours introuvables. Les populations lancent un cri de détresse. Et celles qui n’ont plus de toits ont été relogées dans les écoles.
Abou KANE (Correspondant)