Après les discours pompeux, les assurances qui n’ont pas rassuré, le ministre du Commerce, Alioune Sarr, est descendu, hier, sur le terrain pour diagnostiquer l’approvisionnement du marché pour la Tabaski. Ainsi, au marché «Gueule Tapé» de Case-bi, il constaté la dure réalité des spéculations sur les prix qui ont fait explosé les produits de consommation courante.
Le ministre en charge du Commerce n’oubliera pas de sitôt sa visite au marché «Gueule Tapée» du rond point Case-bi des Parcelles assainies. En effet, en voulant prouver à l’opinion nationale et internationale que les prix n’ont pas augmenté et que le marché est inondé, Alioune Sarr a fait face à une autre réalité. Il a trouvé qu’il y a pénurie de pomme de terre, une présence massive de l’oignon mais aussi une hausse vertigineuse des prix. Et devant le ministre, les commerçants détaillants n’ont pas fait dans la dentelle pour accuser les grossistes d’être à l’origine des spéculations sur les prix. Lesquels prix changent du jour au lendemain. A trois jours de la Tabaski, le prix de l’oignon a connu une augmentation qui risque de se poursuivre jusqu’au jour j. Le sac s’échange entre 8 500 et 9 000 francs Cfa, selon qu’il provient du Maroc ou de la France. En même temps, le kilogramme a connu une hausse. Il est vendu entre 350 et 400 francs Cfa tandis que le sac de pomme de terre est cédé entre 11 750 et 12 000 francs Cfa. Pour cette denrée très prisée les jours de fête, le kilogramme est vendu entre 500 et 600 francs Cfa. En marge de sa visite, le ministre a tenté de négocier avec une commerçante répondant au nom de Yacine Ndoye. Cette dernière n’est pas allée avec le dos de cuillère pour brocarder les grossistes ou encore les propriétaires des conteneurs. «Ce sont les grands commerçants qui augmentent les prix. S’ils les baissent, nous pouvons vendre le kilogramme à 250 ou 300 francs Cfa», a dénoncé la commerçante devant le ministre.
D’ailleurs, certains commerçants n’ont pas manqué d’indexer le comportement des grossistes sur qui l’Etat n’a aucun moyen de contrôle. «Ils augmentent les prix du jour au lendemain sans concertation. Ils ont tout augmenté à quelques jours de la fête. Parce qu’ils veulent faire plus de profits», se désole Moussa Ndoye de son côté.
En plus de ce dysfonctionnement dans l’écoulement des produits, les commerçants soutiennent qu’il y a bel et bien une pénurie de pomme de terre sur le marché. Devant son magasin, Ibrahima Diagne n’était même pas au courant de la visite du ministre. «Peut-être qu’il s’est rendu de l’autre côté mais, il n’est pas venu ici. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a pénurie de pomme de terre», a-t-il confié.
Ailleurs, un grossiste sous le couvert de l’anonymat a soutenu que la pomme de terre qui vient du Maroc reste la plus chère. Parce que, justifie-t-il, elle est acheminée par la route. «Le kilogramme de la pomme de terre qui nous viennent du Maroc coûte 600 francs et celle de la France est à 500 francs Cfa», a-t-il indiqué. Tout en assurant que d’autres commandes sont en train d’être acheminées sur le marché national. Donc, assure-t-il, dès que le marché sera suffisamment approvisionné, il y aura une baisse. «Notre souhait, c’est de vendre le kilogramme jusqu’à 300 francs Cfa», a-t-il relevé.
WALFNet