Cerné de toutes parts par le feu que crachent les réseaux sociaux, le gouvernement cherche désespérément une issue de secours. Et de circonscrire le mal. Hier, le régulateur des télécoms, en super pompier désemparé, a invité l’opérateur Facebook à faire la leçon aux Sénégalais les bienfaits cachés de ces outils modernes.
L’affaire Assane Diouf préoccupe particulièrement les autorités. Pour cause, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a invité, hier, le géant américain des réseaux sociaux, Facebook, à une session de sensibilisation sur l’utilisation de ces nouveaux modes de communication. Directeur général de l’Artp, Abdou Karim Sall, qui a présidé la rencontre estime qu’il apparait nécessaire de réfléchir sur les voies et moyens d’assurer une licéité et une moralité des contenues dans le respect de la vie privée en général et de la protection des données personnelles en particulier. C’est en tout cas ce qui a motivé la tenue de la session de sensibilisation dont le thème portait : «Réseaux sociaux : outil de changement positif sans abus».
Se voulant on ne peut plus explicite, le patron de l’Artp précise que cette catégorie d’infractions notées ces derniers jours est difficile à cerner et à réprimer car beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte. «Il est opportun de trouver les moyens de les juguler sans pour autant enfreindre les libertés publiques. Or, cet équilibre est difficile à réaliser», dit-il en pompier sans eau pour éteindre le feu. «Nous avons invité Facebook pour nous parler des procédures au cas où on a envie d’écarter des contenus non désirés, des procédures et des règles de Facebook pour que les populations puissent comprendre que cet outil mis à leur disposition n’a pas que des effets pervers. Facebook offre beaucoup d’opportunités que les citoyens ne savent pas. Il faut que les citoyens sachent que Facebook n’est pas une plateforme où on insulte à longueur de journée des autorités», a détaillé Abdou Karim Sall qui avoue l’impuissance de l’Etat à circonscrire le feu.
Dans le même sillage, le régulateur soutient que l’Artp est pour la promotion des réseaux sociaux, mais à la seule condition que leur utilisation rime avec le respect de la vie privée des individus et des droits humains de façon générale.
Prenant la parole, la directrice de la politique publique de l’Afrique subsaharienne de Facebook a plutôt vendu les réussites de son employeur. «En 2014, Facebook a généré 50 milliards de dollars de revenus grâce à nos annonces publicitaires. Aujourd’hui, on compte plus de 2 milliards d’utilisateurs qui utilisent la plateforme chaque mois, dont 120 millions viennent de l’Afrique subsaharienne», informe Ebélé Coby. Elle rappelle que Facebook est une plateforme de médias sociaux. «Il y a 40 millions de Petites et moyennes entreprises (Pme) qui sont actives sur le réseau. Plus de 2 millions d’entreprises investissent dans notre service publicitaire», renseigne-t-elle. Sans donner de chiffres, elle estime que le Sénégal est un marché très important pour la firme américaine. «Nous avons rencontré toutes les autorités de ce pays pour leur présenter nos différents projets et aussi trouver les meilleures solutions à l’utilisation de la plateforme» conclut Ebélé Coby.
Walf Quotidien