Le PUR est ’’loin d’être un parti religieux’’, soutient El Hadj Issa Sall, la tête de liste nationale Parti de l’unité et du rassemblement, considéré par des analystes comme une des révélations des législatives de dimanche, avec la coalition ’’Ndaw Askan Wi’’.
“Nous sommes loin d’être un parti religieux d’autant plus que dans nos listes, nous avons des personnes avec qui nous partageons la même vision mais qui ne sont pas de la religion (musulmane)”, a-t-il expliqué dans un entretien publié dans l’édition de mardi du quotidien privé L’Observateur.
“Nous sommes au Sénégal, une République, un pays laïc”, a rappelé Cheikh Issa Sall, assurant que le PUR n’a pas de responsable moral et n’a pas non plus bénéficié de l’apport du guide religieux Moustapha Sy, comme certains le laissent entendre.
“Nous sommes un parti politique, nous n’avons pas de responsable moral. Ce que les gens disent n’engagent qu’eux”, a-t-il martelé, avant de laisser entendre que son parti n’exclut pas de participer aux prochaines échéances électorales, dont la présidentielle de 2019.
Interrogé sur sa conception du rôle de député, il a déclaré : “Un député, c’est une personne normale qui a un rôle déterminant, c’est-à-dire voter des lois, faire des propositions de lois s’il en a la possibilité, contrôler l’action gouvernementale et être juge auprès de la Haute Cour”.
“Donc, nous n’allons pas à l’Assemblée (nationale) pour créer un nouveau type de député”, a-t-il souligné, affirmant que son parti, qui a “plus de 20 ans” d’existence, peut être considéré comme la première force politique du Sénégal au vu de ses résultats, d’autant que le PUR n’était pas allé en coalition lors de ces législatives.
“Quand vous prenez la coalition Benno Bokk Yaakaar, c’est une centaine de partis politiques. Quand vous prenez les deux ou trois coalitions qui pourraient être devant nous, elles comptent 20 ou 30 partis, ce qui fait que nous, nous sommes partis seuls, nous ne faisons pas de combine et ne sommes pas partants pour des coalitions contre-nature”, a-t-il détaillé.
Cheikh Issa Sall a par ailleurs fustigé les manquements notés au cours de ces législatives, caractérisées par une ouverture tardive de la plupart des bureaux de vote. Il y avait aussi des bulletins manquants dans certains bureaux, sans compter l’impossibilité pour certains électeurs de trouver leur sur les listes, des documents nécessaires au vote non distribués, ainsi que des cas de violence enregistrés.
“Il y a tellement de couacs au niveau de l’organisation de ces élections”, a dénoncé le responsable du PUR, selon qui sans ces manquements que la formation politique dont il est la tête de liste nationale “aurait eu des résultats meilleurs”.
Le PUR, poursuit-il, “est un parti politique organisé, structuré qui a maillé tout le pays, d’est en ouest, du nord au sud, nous avons des électeurs partout”.
APS