Après la catastrophe qui a ponctué la finale de la coupe de la Ligue qui opposait ce samedi l’US Ouakam au Stade de Mbour, le gouvernement a pris des mesures.
Ainsi, dans un communiqué relayé par l’APS, il indique interdire l’organisation de “toutes les activités sportives ou culturelles sur l’étendue du territoire national pendant toute la durée de la campagne électorale».
En outre, le document signé par Seydou GUEYE renseigne :« les services compétents de l’Etat ont déjà pris toutes les dispositions requises pour l’évacuation, l’assistance et le suivi des blessés vers les différents hôpitaux et structures de secours de Dakar ». De même que, poursuit le communiqué, « une information judiciaire sera ouverte pour faire la lumière sur ces incidents tragiques et situer les responsabilités. La loi sera appliquée dans toute sa rigueur ».
Un beau discours, même s’il y a une réelle difficulté de faire la différence entre activité culturelle et campagne électorale. Mais dans cette affaire, l’Etat tient le rôle du pyromane qui joue au sapeur-pompier. Après avoir failli dans sa mission de sécurisation des populations, il est plus aisé de porter assistance à des personnes qui ne la recevront que dans l’au-delà. Si tout a été fait comme il le fallait, à défaut d’éviter une telle catastrophe, le bilan aurait pu être moins lourd. Le ministre des Sports qui indique avoir réhabilité en 2015 le stade Demba DIOP n’est pas moins interpellé que son collègue de l’Intérieur qui n’a pas su prendre les mesures adaptées afin de sécuriser un match que beaucoup avaient présenté comme pouvant être électrique.
Mais pas besoin de s’alarmer outre mesure. Dans le Sénégal de Macky SALL, l’indignation ne dure que le temps d’une rose. L’Etat ne se pointe avec le vaccin que quand les parents des victimes reviennent des cimetières. Et cela ne semble guère déranger. Que ce soit l’incendie à Médina Gounass, lors du Dakka, le naufrage de Bentéty ou dernièrement les pluies de morts sur Oudalay, les populations n’ont senti la présence de l’Etat qu’après avoir versé des tonneaux de larmes.
La prévoyance dans la gouvernance, Macky SALL l’apprend encore. Dans la réaction, il peine à être en action.
Mame Birame WATHIE