Cinq cent soixante-huit (568) milliards de francs Cfa. C’est le montant injecté par le gouvernement pour la première phase de son projet du Train Express Régional (Ter) sur un tracé de 36 kilomètres sur 55 kilomètres.
Pour l’Etat, il s’agit de l’un des meilleurs investissements rentables en termes d’infrastructures du Plan Sénégal émergent (Pse). Car, permettant de transporter près 115 000 passagers par jour le long des 14 gares qui seront érigées. Cependant, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, Louise Cord, n’est pas convaincue de cette rentabilité. Interpellé lors de la présentation du livre blanc sur le Transport et la Logistique au Sénégal, elle a soutenu, sans trop entrer dans les détails, que le Ter n’est pas rentable par rapport aux analyses de l’institution financière internationale qu’elle représente au Sénégal. Mme Cord souligne que ce projet ne l’est pas en comparaison avec le niveau d’enclavement des localités de l’intérieur du pays. Certaines zones du pays n’ont même pas de pistes rurales pour mener des activités économiques et contribuer au produit intérieur brut du pays. Le rapport souligne que le désenclavement des zones rurales est indispensable pour réduire les coûts du transport des produits agricoles des régions à potentiels et améliorer l’accessibilité aux marchés. Il ressort des analyses que la majorité de la population et de l’activité économique du pays se concentre sur la façade maritime, plus particulièrement dans la région de Dakar. A l’en croire, il y a une tendance d’avoir de gros projets d’infrastructures sans pour autant regarder leur rentabilité économique. «Il faut que le projet soit rentable économiquement et financièrement. Mais, on n’arrive pas au même chiffre que les autres», a-t-elle relevé.
Cette sortie de la patronne de la Banque mondiale au Sénégal confirme les détracteurs du projet qui soutenait qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un projet destiné à sauver une entreprise française de rail qui était au bord du gouffre financier. Pis, c’est le groupement des entreprises françaises Alston, Thales, Cde, Systra, Eiffage et Engie. De l’avis de Mme Louis Cord, avant la mise en œuvre d’un gros projet qui nécessite autant d’investissement, il est primordial de regarder si c’est rentable. «On ne peut pas faire un tel investissement alors qu’on a des zones enclavées. C’est une question qui serait difficile à gérer», a-t-elle indiqué.
Pourtant, lors de la cérémonie de lancement des travaux dudit projet, le président Macky Sall avait soutenu que ce train répond à une nécessité impérative de désengorger Dakar et ses environs. «Nous sommes ici pour construire dans notre pays, ce qui se fait de meilleur dans le monde. C’est cela ma vision et mon ambition pour un Sénégal émergent. Pour ce faire, nous allons mobiliser nos intelligences et nos moyens avec ceux de nos partenaires au service de nos ambitions», avait déclaré Macky Sall.
La Banque mondiale n’a pas pris part au financement du projet qui est financé par d’autres institutions financières régionale et internationale.
WALF