Le continent africain doit s’atteler à l’application de la convention-cadre des Nations unies pour la lutte anti-tabac, pour ne pas qu’il se retrouve avec 39% de fumeurs à l’horizon 2013, a prévenu, mardi, à Pretoria, le directeur du Centre africain de recherche du tabac de l’Université des Sciences de la santé de Pretoria, le professeur Lekan Ayo-Yusuf.
“Si rien n’est fait, l’Afrique aura en 2030 quelque 39 % de fumeurs contre 15, 4 en 2010”, a souligné le vice-chancelier de l’Université des Sciences de la santé Sefako Makgatho de Pretoria.
“Tout ce que nous devons faire, c’est nous assurer de la bonne mise en œuvre de tous les articles la Convention-cadre des Nations Unies pour la lutte antitabac. C’est une urgence”, a-t-il préconisé.
Le professeur Lekan Ayo-Yusuf présentait une communication intitulée “Comprendre la convention-cadre et l’histoire du contrôle du tabac en Afrique”, pour le compte d’une “formation de capacité institutionnelle pour développer un environnement de contrôle efficace du tabac”.
Des membres de la société civile, des chercheurs, journalistes et acteurs de lutte contre le tabac de 11 pays d’Afrique (Bénin, Botswana, Ethiopie, Gabon, Gambie, Kenya, Mauritanie, Nigéria, Ouganda, Sénégal et Togo) participent à cette rencontre ouverte lundi à Pretoria et qui se poursuivra jusqu’au 7 juillet prochain.
Si l’on en croit le professeur Ayo-Yusuf, cette convention administra la preuve selon laquelle sa mise en œuvre “peut sans nul doute réduire la consommation du tabac dans nos pays”.
Il affirme que “quand on interdit la publicité”, par exemple, “on réduit de 9% la consommation du tabac”.
De manière générale, cette convention-cadre des Nations unies représente “une évolution fondamentale en ce sens qu’elle met au point une stratégie visant à réglementer des substances engendrant la dépendance”.
À la différence des précédents traités de lutte contre la drogue, la convention-cadre “affirme l’importance des stratégies de réduction de la demande au même titre que de réduction de l’offre”.
En Afrique, 43 pays ont signé cette convention. Seuls l’Erythrée et le Malawi ne l’ont pas signée, le Mozambique ne l’a pas encore ratifié.
APS