Un minibus chargé d’explosif visait un bâtiment des autorités locales. L’attaque a été revendiquée par les islamistes shebab affiliés à Al-Qaïda.
«L’explosion a tué plusieurs personnes, j’ai reçu la confirmation pour environ neuf d’entre elles alors que les blessés sont plus du double», a déclaré Abdi Jilibey, un responsable sécuritaire local, précisant que certains corps «sont tellement brûlés qu’ils en sont méconnaissables».
Selon plusieurs sources locales, un homme conduisant un minibus chargé d’explosifs est parvenu à forcer le portail des bureaux du district de Wadajir, dans le sud de la capitale somalienne. «Les gardes de sécurité ont essayé de l’arrêter, mais il est parvenu à s’introduire et à faire exploser le véhicule», a déclaré à l’AFP Omar Adan, un responsable sécuritaire local.Le porte-parole du ministère de la Sécurité, Ahmed Mohamud Mohamed, a déclaré à la presse que «plus de dix personnes sont mortes dans l’explosion menée par les shebab, et neuf autres sont blessées».
«La plupart des victimes sont des civils qui s’étaient rendus aux bureaux du district pour certains services», a-t-il ajouté, précisant que le chef du district avait été légèrement blessé. D’autres sources locales ont indiqué que plusieurs responsables du district ont été blessés dans l’explosion.
Vite revendiqué
Abdi Jilibey, un autre responsable sécuritaire, a indiqué avoir reçu la confirmation que plus de 18 personnes ont été blessées et assuré que certains corps «sont tellement brûlés qu’ils en sont méconnaissables alors que d’autres sont déchiquetés».
Selon le SITE Intelligence Group, spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes, les islamistes shebab ont très vite revendiqué l’attaque, évoquant des morts et des blessés sans en préciser le nombre.
Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et par les 22’000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, ou contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères. Mercredi, au moins 18 personnes avaient été tuées lors de l’attaque de deux restaurants voisins à Mogadiscio par un commando de six shebab.
L’attaque avait débuté dans la soirée par l’explosion d’un véhicule-suicide qui visait un premier restaurant. Cinq assaillants armés avaient ensuite attaqué le deuxième restaurant, bondé à cette heure de rupture du jeûne quotidien du mois musulman de ramadan.
20min