Un soldat somalien a été condamné à la peine de mort lundi pour le meurtre du jeune ministre des Travaux publics Abdullahi Siraji, la défense assurant que l’accusé avait tiré par erreur alors qu’il était chargé de la sécurité d’un autre haut responsable somalien.
Vu comme une source d’inspiration par de nombreux Somaliens, Abdullahi Siraji était au volant de son véhicule le soir du 3 mai dans le quartier sécurisé de la présidence, à Mogadiscio, lorsqu’il a été abattu d’une balle par l’accusé, un des gardes du corps du contrôleur général des finances publiques, Nur Jimale, limogé après l’incident.
“Après avoir pris en compte les preuves présentées devant ce tribunal, dont les témoignages, les photos du véhicule utilisé, l’analyse de la scène de crime et de l’arme à feu utilisée pour le meurtre, la cour est convaincue que l’accusé est coupable de ce dont il est inculpé”, a déclaré le colonel Hassan Ali Nur Shute, président du tribunal militaire.
“La cour le condamne à la peine de mort”, a ajouté la même source. “Quiconque n’est pas satisfait de ce verdict peut faire appel”.
Les circonstances exactes et le mobile du meurtre restent floues. La défense soutient que l’accusé, âgé de 29 ans et membre de la marine somalienne, avait vu la voiture du ministre approcher de celle du contrôleur général des finances publiques et, ignorant qu’un ministre était au volant, l’avait considérée comme suspecte.
Dans une ville minée par les attaques à la voiture piégée menées par les insurgés islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, de nombreux responsables, riches somaliens ou étrangers se déplacent à Mogadiscio escortés de soldats armés ayant souvent la détente facile.
De nombreux civils ont de la sorte été tués “par erreur” par des soldats soupçonnant une éventuelle attaque.
L’histoire du jeune ministre Siraji était perçue comme une source d’inspiration dans un pays ravagé par les conflits et l’anarchie depuis 25 ans. Il était à 31 ans le plus jeune membre du nouveau gouvernement nommé en mars.
Il avait grandi dans le camp de réfugiés de Dadaab, au Kenya, et avait l’an passé remporté une victoire surprise contre un ancien ministre pour devenir député.
En Somalie, la peine de mort est généralement appliquée par des pelotons d’exécution.
AFP