Le Sénat américain a adopté de nouvelles sanctions contre la Russie, ainsi qu’un mécanisme inédit liant les mains du président Donald Trump pour la suspension future de toute sanction contre Moscou.
Les sénateurs ont approuvé à une très large majorité, avec plus de 85 voix sur 100 lors d’un vote qui se poursuivait, cette proposition de loi qui alourdirait également les sanctions contre l’Iran. Le texte doit désormais être examiné par la chambre basse du Congrès, la Chambre des représentants, où son avenir est incertain.
Donald Trump, soupçonné par des élus de son camp de vouloir engager une détente avec Moscou, pourrait mettre son veto contre la loi si elle était définitivement adoptée par le Congrès. La Maison Blanche n’avait pas pris officiellement position jeudi.
Mais l’adoption très large par le Sénat envoie un message sans équivoque à l’exécutif américain: pas question de relâcher la pression sur Vladimir Poutine, qui selon les élus doit payer lourdement les tentatives russes d’ingérence dans la campagne présidentielle de 2016, ainsi que ses interventions en Ukraine et en Syrie.
La nouvelle loi vise à créer une nouvelle procédure autorisant le Congrès à s’opposer, pendant une période de 30 jours, à la suspension ou l’annulation par le président américain de toute sanction contre la Russie.
Avec ce vote, “le Sénat réaffirme son rôle en politique étrangère”, s’est félicité Bob Corker, président de la commission des Affaires étrangères.
“Nous avons fait du Congrès, et non du président, l’arbitre final de toute suspension de sanction”, a déclaré Chuck Schumer, le chef de la minorité démocrate. “L’idée que le président puisse lever tout seul des sanctions pour n’importe quelle raison est tuée par cette législation”.
“Nous devons être plus fermes pour contrer l’Iran et faire rendre des comptes à son régime, ainsi que pour répondre aux dernières années de provocations russes”, a lancé le chef de la majorité républicaine, Mitch McConnell.
A Moscou, Vladimir Poutine avait dénoncé quelques heures avant le vote final le geste sénatorial. “S’il n’y avait pas eu la Crimée (…), ils auraient inventé quelque chose d’autre pour leur politique d’endiguement de la Russie”, a-t-il déclaré lors d’une émission.
Les services de renseignement américains ont officiellement accusé en janvier la Russie d’avoir, par une grande campagne de piratages informatiques et de désinformation, cherché à saper les chances d’Hillary Clinton à l’élection présidentielle et à déstabiliser le processus électoral américain, tout en favorisant le candidat Donald Trump.
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