Selon les estimations du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD), dont une mission séjourne actuellement à Yaoundé, le continent Afrique perd en moyenne 38 milliards de dollars (environ 223 milliards de francs CFA) par an dans les industries extractives.
Le Cameroun vient d’accueillir les travaux du 3e dialogue régional et de formation sur la négociation de contrats et politiques fiscales dans l’industrie extractive, organisés du 27 au 29 mai dernier par les responsables du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD).
Cette rencontre fut l’occasion de rappeler que l’Afrique est dotée d’énormes ressources minérales et pétrolières, capables à elles seules, d’impulser la croissance économique et le développement du continent.
Hélas, une grande partie des avantages tirés de l’exploration et de l’exploitation de ces ressources naturelles n’entrent pas dans les coffres des différents gouvernements. Selon le NEPAD, «l’Afrique perd environ 38 milliards de dollars US (soit environ 223 milliards de francs CFA) chaque année dans les industries extractives».
Selon Estherine Lisinge-Fotabong, directrice des programmes du NEPAD, le dialogue et la formation des fonctionnaires des ministères des Finances et des Mines des pays africains visent au partage leurs expériences et à ce qu’ils apprennent les uns des autres sur le phénomène d’évasion fiscale et d’autres flux financiers illicites. Car, souligne-t-elle, «la maximisation des revenus du secteur extractif stimulera non seulement le développement infrastructurel de l’Afrique mais aussi son agriculture. Surtout que les ressources disponibles sont inférieures à ce qui se perd chaque année», regrette la directrice des programmes du NEPAD.
Pour elle, «si l’Afrique peut arrêter l’hémorragie dans les industries extractives et maximiser les revenus, nous verrons l’énorme contribution du secteur au développement de notre continent».
A titre d’exemple, au Cameroun, les pertes sont estimées à environ 1 milliard de francs CFA par mois soit 12 milliards de francs CFA l’an. Ces chiffres ont été divulgués par le Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier (CAPAM), après une enquête réalisée en 2016 sur les sites d’exploitation artisanale peu mécanisée des régions de l’Est et de l’Adamaoua, riches en or, en diamant et autres minerais.
Le problème au Cameroun c’est que les bénéfices provenant de l’exploration et de l’exploitation des ressources naturelles ne sont pas entièrement déclarés et reversés dans les caisses de l’Etat.
Pour sa part, le Cameroun a déjà adopté un nouveau Code minier visant à mieux organiser le secteur. Par ailleurs, l’adhésion du pays à l’initiative de transparence dans les industries extractives (ITIE) il y a quelques années est également la preuve que des choses ont été faites pour mieux coordonner les résultats. Idem pour l’accession au processus de Kimberley qui garantit «la propreté» du diamant camerounais. Sauf que la transparence tarde à se manifester.
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