Alors que le ministre Aly Ngouille NDIAYE croyait s’en être bien sorti après avoir multiplié les points de presse pour expliquer le bienfondé de la convention qu’il a attribuée à Pétro Tim, le rapport d’enquête 94/2012 d’octobre 2012 de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) le remet en selle.
Mais plus qu’Aly Ngouille NDIAYE, qui a rempli son rôle de fusible, c’est Maky SALL qui est éclaboussé, ses accointances avec l’ancien régime mises en exergue.
Le rapport d’enquête 94/2012 d’octobre 2012 de l’Inspection Générale d’Etat (IGE), dont un pan a été publié par LeQuotidien, est parti pour faire couler davantage d’encre et de salive. Au-delà des nombreux manquements qu’il souligne, il met également en exergue le rôle du ministre Aly Ngouille NDIAYE qui a attribué à Petro Tim une convention en dépit de toute logique. Selon ledit rapport, après avoir sollicité une enquête de l’IGE, le ministre n’a pas attendu les résultats pour inciter Macky SALL à signer la convention Petro Tim. «Précipitée, surprenante, improductive et risquée», autant de qualificatifs pour juger l’action du ministre. Seulement, peut-on imputer la responsabilité de l’attribution de cette convention au seul ministre Aly Ngouille NDIAYE ? La réponse coule de source. Etant entendu que c’est le président Macky SALL qui a le dernier mot. La signature du ministre n’apparaissant même pas dans le décret d’attribution.
Dans cette affaire, Aly Ngouille NDIAYE semble avoir accepté ce que Thierno Alassane SALL a refusé. En endossant le rôle de celui qui a présenté le document pour approbation, le ministre passe pour celui qui a ouvert la porte du Sénégal à Petro Tim. Pourtant, ce que le rapport dit et qui est relayé par le journal LeQuotidien, c’est que cette affaire n’a pas tenu compte du changement de régime. Dans son rapport d’enquête 94/2012 d’octobre 2012, l’IGE indique que la société de Franck Timis a obtenu son permis grâce à Karim WADE. «Suite à un courrier adressé au ministre de la Coopération internationale, du transport aérien, des infrastructures et de l’énergie, Karim Wade, et daté du 3 octobre 2011, que le représentant de Petro Tim limited, M. Wong Joon Kwang, a manifesté son intérêt pour les blocs de Saint-Louis offshore profond et Cayar offshore profond. Le 10 octobre de la même année, soit à peine une semaine après, le ministre Karim WADE donne, par courrier, des instructions au Dg de Petrosen de prendre contact avec les représentants de Petro Tim, d’étudier leurs propositions et de voir les modalités d’une éventuelle délivrance de permis de recherche et d’exploration sur les blocs sollicités », note le rapport. Quelques semaines plus tard, le 17 janvier 2012, à quelques jours de la présidentielle de la même année, l’ancien régime approuve ouvre les portes à Petro Tim. Qui curieusement, a été “immatriculée aux Îles Caïmans le 19 janvier 2012, sous le numéro 265741, donc postérieurement à l’octroi du permis», explique le Rapport.
Et, alors que l’IGE demande à ce que ce permis accordé à Petro Tim soit retiré «en raison des irrégularités qui entachent la validité de la convention signée avec Petro Tim qui en est le substrat», le régime de Macky SALL le confirme et conforte. La convention accordée par le tout puissant ministre Karim WADE, en 17 janvier 2012, est approuvée par le nouveau régime en avril 2012, alors que Macky SALL n’avait pas encore fini de se mettre dans ses habits de président de la République. Pourtant, le même rapport de l’IGE a renseigné que le DG de Petrosen de l’époque, Ibrahima MBODJI, avait demandé à Tullow oil, qui concurrençait Petro Tim, le paiement d’un bonus de signature de 1,5 million de dollars américains par bloc. Même si le rapport se garde de dire ce que Petro Tim a donné pour bénéficier de la magnanimité des autorités sénégalaises, des questions se posent.
WALFNet