Les grossesses à l’école constituent un fléau préoccupant en Côte d’Ivoire. Le quart des filles engrossées sont âgées entre 9 et 14 ans. Face à la persistance du phénomène, le ministre de l’Education profère des menaces à l’encontre du corps des enseignants.
Plus de 4.000 cas de grossesses précoces en milieu scolaire ont été enregistrés en 2017 en Côte d’Ivoire, a annoncé, le 24 mai, le ministère de l’Education nationale, déplorant un “fléau préoccupant et persistant”.
“L’année scolaire 2016-2017 (en voie d’achèvement) révèle 4.471 cas de grossesse”, selon les chiffres communiqués par la Direction stratégique, de la planification et des statistiques du ministère ivoirien de l’Education nationale.
Pas moins de 1.153 filles âgées de 9 à 14 ans, 2.393 de 15 à 18 ans, et 920 jeunes femmes de plus de 19 ans sont tombées enceintes, précise le rapport intitulé “Statistiques scolaires de poche 2016-2017”. Le rapport a révélé 404 grossesses dans l’enseignement primaire en 2015-2016 contre 512 en 2014-2015. Et 51 cas de grossesse ont été dénombrés chez les moins de 12 ans et 353 chez les 12 ans et plus.
Ces chiffres, bien qu’importants, sont toutefois en baisse par rapport à l’année scolaire 2014-2015 où 5.992 cas de grossesse avaient été répertoriés dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire du pays, et par rapport à 2013-14 (6.800 cas).
Le gouvernement ivoirien a élevé au rang de priorité la scolarisation des filles, qui s’élevait en 2017 à un taux de 55,8% pour les filles dans le primaire, contre 67,1% chez les garçons. Dans le secondaire, le taux de scolarisation des filles s’élevait à 24,6%, contre 33,1% chez les garçons.
Les grossesses précoces engendrent presque systématiquement la déscolarisation pour la jeune fille. Kandia Camara, ministre de l’Education, qui mène depuis 2013 une lutte farouche contre ce phénomène, n’a pas hésité à pointer du doigt les enseignants, menaçant de “punir et radier sévèrement les auteurs” de grossesses en milieu scolaire.
Certains enseignants n’hésitent pas à profiter de leur autorité ou à monnayer des notes contre des services sexuels, une pratique surnommée les “NST” (Notes sexuellement transmissibles) en allusion aux MST (maladies sexuellement transmissibles).
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