Les universités du Sénégal seront paralysées aujourd’hui et demain mercredi.
Les différentes sections du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) vont observer une grève générale de 48 heures. Le syndicat est furax face au non-respect de l’accord concernant la question de la retraite.
Les enseignants affiliés au Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) ne comptent pas abdiquer. Après leur deuxième plan d’actions marqué par une grève générale en début de ce mois de mai, le secrétaire général de ce syndicat, Malick Fall, et ses camarades vont remettre cela aujourd’hui. Ils rouspètent toujours contre le non-respect de l’accord sur la question de la retraite. «Au lieu de respecter son engagement à mettre en place une retraite décente pour les enseignants chercheurs, le gouvernement préfère éroder leur pouvoir d’achat en instaurant une diminution déguisée de salaires pour combler le déficit du Fonds national de retraite dont il est le seul responsable. C’est pourquoi, le Saes décrète un mot d’ordre de grève de 48h, les mardi 23 et mercredi 24 mai 2017», note le communiqué parvenu à Walf Quotidien. Qui poursuit : «Le Saes rappelle aux militants que les formations payantes doivent également être suspendues. Le Saes demande aux militants de ne pas s’inscrire sur les listes de président de jury pour la session 2017 du baccalauréat».
En outre, le secrétaire général du Saes et Cie ont dénoncé le comportement du gouvernement qui, selon eux, ne manifeste aucune volonté pour régler cette question de la retraite des enseignants du supérieur. «Après avoir attendu avec beaucoup d’espoir les conclusions de la conférence sociale sur la retraite (finalement convoquée les 24 et 25 avril 2017 après plusieurs reports), les Ag de campus, tenues ce 9 mai 2017, ont permis de constater l’immense déception des enseignants face à l’attitude du Gouvernement qui a mis le Saes devant le fait accompli en s’éloignant de l’accord conclu avec le Syndicat en date du 17 mai 2016», enragent-ils. Le Saes avait annonçait la couleur, en indiquant qu’à l’expiration de son préavis de grève le 06 mars 2017, il tiendrait le gouvernement responsable de toute perturbation qui surviendrait dans les universités publiques. Les enseignants affiliés au Saes disent avoir constaté, avec regret et amertume, malgré toute leur disponibilité et leur bonne volonté à œuvrer pour un climat apaisé dans le sous secteur de l’Enseignement supérieur, que le gouvernement fait preuve de dilatoire dans la gestion du point d’accord sur la retraite.
En mars 2016, cette organisation syndicale avait convenu avec les autorités sénégalaises un accord qui porte sur quatre points dont les plus saillants sont la modification de la loi 61-33 du 17 juin 1961 et du régime du Fonds national de retraite (Fnr) qui permettaient, après un certain nombre de mesures, l’amélioration de la pension de retraite jugée dérisoire par des enseignants du supérieur. Toutes ces mesures devaient être validées par la Conférence sociale initialement prévue le 23 juillet 2016, avant d’être finalement reportée sine die. Depuis lors, le Saes ne cesse de ruer dans les brancards en accusant l’Etat de torpiller ce qui est déjà signé sous la supervision du Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne. «Le Saes prend à témoin l’opinion qu’il ne peut plus être lié par la tenue d’une conférence sociale dont l’horizon se déplace régulièrement (juillet 2016, février, mars 2017…) pour la matérialisation de ce point d’accord», note au final le communiqué.
Walf Quotidien