CHRONIQUE DE SIDI
Le Tout-Puissant, s’Il l’avait voulu, aurait pu lui inculquer toutes sortes de connaissances, sans qu’il n’éprouvât autant de douleur, de fatigue et d’inquiétude. Il voulut l’éprouver. La souffrance précède le savoir. Il ne l’avait pas choisi par hasard, lui l’illettré. Les premiers qu’Il lui inculqua n’étaient pas non plus fortuits. Lis, du verbe lire dans le sens d’apprendre. Le savoir s’acquiert par l’apprentissage. Il n’est pas gratuitement donné. Le Seigneur entendait lui confier une mission mais avant de faire, il faut savoir et avant de savoir, il faut souffrir.
Le Prophète Mouhamed (PSL) garda le lit plusieurs jours après le rendez-vous. Il prenait froid, tremblant sous sa couverture, les visions s’enchainant dans son esprit. Apprendre ces quelques mots s’était révélé extrêmement éprouvant. Il avait expliqué à Khadija ce qui s’était encore passé au mont Hira. Sa nouvelle rencontre avec l’Ange et les mots que celui-ci lui a demandés de répéter. Son épouse l’encouragea. Ces rencontres ne pouvaient pas être gratuites. Il était bien celui qui était choisi pour montrer la voie. Khadija le conforta. Elle devint ainsi la première femme à croire en Allah et à se convertir à l’Islam. Peu après, Waraqa fils de Nawfal rendit l’âme. Lui qui avait dit au Prophète Mouhamed (PSL) qu’il ne verrait pas le jour où il serait chassé de la Mecque. A cette époque, `Ali fils de son oncle paternel Abu Talib qui était un jeune garçon était sous son aile. Comme Abu Talib avait pris soin de lui au décès d’Abd al-Muttalib, Ali était le cousin, le protégé, le disciple de Mouhamed (PSL) et habitait avec lui. Comme Khadija, Ali se convertit à l’Islam. Certains exégètes renseignent qu’un jour alors qu’il avait trouvé son cousin et Khadija en train de prier, il leur questionna. Et quand Mouhamed (PSL) lui expliqua tout en lui demanda d’embrasser l’Islam, il se résolut à en parler à son père avant de décider. La nuit, il se dit : «Dieu n’a pas demandé l’avis d’Abu Talib lorsqu’Il m’a créé, à quoi bon lui demanderais-je son avis pour adorer Dieu ? ». La nuit même, il se convertit et devint le premier garçon à embrasser l’Islam. Après Ali, ce fut Abu Bakr as-siddiq (le véridique) que la lumière atteint. Il est le premier homme d’âge mûr à se convertir à l’Islam. Commerçant de profession, il avait, un jour lors d’un de ses voyages, rencontré des hébreux qui lui dirent que le dernier messager de Dieu serait choisi parmi ses concitoyens. Et qu’il ferait partie des compagnons de ce Prophète. Quand Abu Bakr as-siddiq vit Mouhamed (PSL) en train de prier, il se souvint alors de ce que les Hébreux lui avaient dit. Il questionna le Prophète (PSL) à ce propos. Mouhamed (PSL) lui demanda s’il n’avait pas confiance en ce que les Hébreux lui ont dit. Abu Bakr as-siddiq loua le Seigneur. Dans un hadith rapporté par Abu ad-Darda’a al-Ansari, le Prophète (PSL) Mouhamed (PSL) dit à propos d’Abu Bakr as-siddiq : « N’allez-vous pas laisser tranquille mon compagnon ! N’allez-vous pas cesser, et laisser tranquille mon compagnon ! Lorsque je vous ai dit : ” Ô peuple, je suis le Messager d’Allah auprès de vous ! Vous m’avez répondu : ” Menteur !”, sauf Abu Bakr qui, lui, m’a cru ».
Jusque-alors, l’Islam était confiné dans la seule maison prophétique. Une poignée d’hommes s’en était imprégnée et se gardait d’en faire écho publiquement. Cette situation dura un bon moment avant que le Tout-Puissant n’ordonne à son Prophète (PSL) de commencer à prêcher publiquement. «Et avertis les gens qui te sont les plus proches» (Sourate 26, verset 2014).
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Par Sidi Lamine NIASS
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