L’Apr tire-t-elle son énergie dans la division à Ziguinchor? Difficile de ne pas le penser.
Car, tout en tentant de détruire la puissance politique de l’Ucs, les apéristes du sud continuent de garder des rapports heurtés, traduits en faits à chaque occasion.
Tout en voulant remporter des batailles électorales, les responsables de l’Apr à Ziguinchor ne se pipent pas. Chacun surfe sur l’échec de l’autre pour se forger une légitimité. Dans la capitale du sud, l’Apr a fini d’expérimenter la transhumance interne. On quitte un leader pour un autre. On tente d’affaiblir l’autre en lui chipant ses militants. C’est cela, la nature des rapports entre leaders de l’Apr à Ziguinchor. Le meeting populaire de Benoit Sambou samedi dernier à la place Bambaya a été un moment d’illustration de cette réalité. Autour du responsable départemental de l’Apr à Ziguinchor, seuls ses lieutenants avaient pris part à cette manifestation qui consacre le ralliement de deux adjoints au maire et de douze conseillers de l’Ucs. A cet événement majeur sur le chemin des élections législatives, beaucoup de leaders de l’Apr ont brillé par leur absence. Pas l’ombre de Doudou Kâ, d’Angélique Manga, de Mamadou Barry, de Kourfia Kéba Diawara, d’Amy Tamba à ce meeting où le défi de la mobilisation a été largement relevé. Bref, tous ces responsables ont préféré adopter la politique de la chaise vide. Avaient-ils été conviés ou pas? Le résultat est le même. Les apéristes ratent en tout cas là, l’occasion de prouver à l’opinion leur capacité de dépassement et leur volonté d’unité, indispensables pour déstabiliser Abdoulaye Baldé et son parti. Ce meeting est-il perçu comme un succès de Benoit Sambou? Le «boycott» serait lié, selon des observateurs, à cette perception restrictive d’un événement qui devrait rassembler. «Les boycotteurs devraient au contraire saluer cette initiative qui renforce le parti au lieu de se comporter en adversaires», conseille un proche du ministre conseiller spécial du chef de l’Etat qui poursuit: «Benoit Sambou travaille à massifier le parti dans l’intérêt de tous. Chacun doit faire la même chose pour renforcer davantage nos rangs et remporter les prochaines compétitions électorales à Ziguinchor. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Les autres font tout pour le déstabiliser.» Cette réaction résume la situation au sein de l’Apr à Ziguinchor. A aucun moment, les responsables de ce parti n’ont réussi à se mettre ensemble. Quand ils se retrouvent, c’est pour s’entendre sur leur désaccord et se tirer dessus. La plupart des réunions des leaders de l’Apr se termine en queue de poisson. A deux mois des élections législatives, aucun signe d’apaisement de la tension en perspective et rien ne laisse entrevoir une possible unité des leaders apéristes de la capitale du sud. Lesquels semblent retrouver leur équilibre dans la confusion et la cacophonie. Sauf que les mêmes causes produisant les mêmes effets, le réveil risque d’être brutal et la sanction du chef redoutable en cas de nouvel échec.
Walf Quotidien (Correspondance)