Agé de 21 ans, Mohamad Diakité était étudiant en troisième année à l’Institut des sciences de la terre (Ist) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Ce dernier s’est noyé dimanche dernier au large du fleuve Gambie, dans la localité de Mako plus précisément, alors qu’il était en sortie pédagogique avec ses camarades de promotion.
C’est la tristesse et la consternation. La famille du malheureux étudiant Mohamed Diakité pleure toujours le décès inopiné de leur enfant. Agé de 21 ans seulement, le malheureux étudiant était en 3ème année d’études à l’Institut des sciences de la terre (Ist) de la Faculté des sciences de la vie et de la terre de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il ne pouvait se douter qu’il avait rendez-vous avec la mort en se rendant à Kédougou. En visite pédagogique dans cette région, notamment au village de Pélél Kindessa, dans la commune de Dindéfélo, pour l’étude de certaines roches, son équipe s’était rendu au village de Mako.
Devant la chaleur accablante et le manque criard d’eau auquel font face les populations, le malheureux étudiant et certains de ses camardes se sont rendus au fleuve Gambie dimanche dernier pour se baigner. C’est dans cette baignade que le jeune Diakité trouvera la mort en l’absence de l’équipe d’encadrement de son institut. Certains pêcheurs, des enseignants et même des amis du défunt, qui étaient sur la berge, ont accouru pour tenter de le sauver. Mais c’était trop tard, à en croire des témoins des faits.
Jointe par téléphone, la famille du défunt a du mal à expliquer les circonstances dans lesquelles leur enfant a péri. Le père de la victime, Dembo Diakité, enseignant de sciences physiques et agent au ministère de l’Enseignement supérieur, remet tout entre les mains de Dieu.
Seulement, il relève un manque notoire de dispositif sécuritaire, de soins et d’assistance aux étudiants. A en croire ce dernier, l’encadrement qui était censé porter assistance aux étudiants était «absent» au moment des faits. D’ailleurs, des sources proches nous révèlent que l’encadrement était à hauteur de Kaolack en partance sur Dakar au moment des faits. Toujours d’après nos sources, l’équipe de relève qui devait remplacer la première n’était pas encore sur les lieux pour encadrer les jeunes étudiants. Ces derniers étaient seuls au moment de l’incident. Revenant sur le décès de son fils, le sieur Diakité lance : «Il aurait pu être sauvé», s’il y avait une équipe ou un secouriste qui avait la compétence requise pour le ranimer.
Suffisant pour qu’il dénonce ce qu’il appelle un «manque de responsabilité et une négligence». Pourtant, des sources proches de la famille informent que le défunt étudiant avait appelé sa maman pour se plaindre de leurs conditions au village de Pélél Kindessa. Ce, avant de rendre l’âme à Mako. Les étudiants étaient obligés de faire des distances pour s’approvisionner en eau, se rendre en brousse pour faire leurs besoins, entre autres difficultés soulignées. C’est à se demander comment un institut de la dimension de l’Ist qui fait ce genre de sorties pédagogiques depuis près de 30 ans peut être négligent à ce point ? En tout cas, la famille de Mohamed Diakité ne souhaite pas que ce qui est arrivé à leur fils se répète, car d’après l’oncle du défunt, c’est une «perte» énorme pour la famille et la Nation tout entière.
Par ailleurs, nous avions joint la chargée de la communication de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Mme Alimatou Diop Keïta, qui avait promis de rappeler pour livrer de plus amples infos sur la situation. Mais rien jusque-là. Néanmoins, la famille a informé que le directeur de l’Institut des sciences de la terre, Aziz Ndiaye, s’est rendu chez le défunt étudiant avec une délégation pour présenter ses condoléances. L’Ist a aussi remis un rapport narratif à la famille pour expliquer les circonstances dans lesquelles le drame a eu lieu.
Un rapport scientifique ne serait-il pas plus pertinent pour éclairer la lanterne des populations et de la famille du défunt ? L’Ist doit prendre ses responsabilités et toutes les dispositions sécuritaires et administratives nécessaires pour que des situations pareilles ne se reproduisent plus et préserver l’image de cet institut de référence en matière de formation des géologues.
LeQuotidien