CHRONIQUE DE SIDI
Mouhamed (PSL) avait gagné son surnom Al-Amîn (le Loyal) en départageant les Mecquois. La réhabilitation de la Kaa’ba qui a été débutée dans la méfiance et la défiance s’était terminée dans une complémentarité manifeste. La Pierre noire avait retrouvé sa place au milieu de l’édifice sans qu’un clan ou une tribu ne se sente marginalisé. Par sa grande sagesse, Mouhamed (PSL) avait montré la voie. Personne ne savait encore que c’était cela sa Mission. Lui-même n’en était pas persuadé.
Après cet épisode, malgré ses activités, Mouhamed (PSL) était souvent appelé à départager les protagonistes qui sollicitaient son arbitrage. Pour se détacher également de ces querelles quotidiennes, pour méditer sur l’Existant et l’Existence…, Mouhamed (PSL) avait pris l’habitude de se retirer. Hors de la ville de Mecque, dans une grotte appelée Hira, logée au beau milieu des montagnes, Mouhamed (PSL) avait trouvé un endroit idéal pour méditer. Il avait fait ses premiers pas dans le désert, loin des encombrements et de la cacophonie de la cité dont il voulait se mettre à l’écart. Cette retraite spirituelle lui prenait de plus en plus de temps. Il se plaisait, à la grande perplexité des autres Mecquois qui ne le comprenaient, à se retrouver dans cette grotte. Il lui arrivait même de se demander si c’était juste par hasard s’il se retrouvait au cœur de ces montagnes. Il s’interrogeait. Comme le faisaient en leur temps ses grands-pères Abd-Mouttalib et Hashim qui avaient des visions. N’était-il pas en train de perdre la raison, en s’écartant des autres et en s’isolant continuellement. Les interrogations de Mouhamed (PSL) ne parvenant pas à le dissuader de se rendre aux montagnes, le rendez-vous eut lieu.
Un jour, alors que Mouhamed (PSL) était à l’intérieur de la grotte, un Ange lui apparut. Mouhamed (PSL) n’eut pas le temps de réaliser qu’on lui ordonna : Lis ! Mouhamed (PSL) de rétorquer : « Je ne sais pas lire ». L’Ange l’interpella à nouveau : Lis ! En lui donnant ce second ordre, l’Ange l’avait pris dans une étreinte qui faillit lui briser les côtes. Par trois fois, l’Ange reprit le même geste avec le même ordre : Lis ! Mouhamed qui ne parvenait pas à saisir ce que l’Ange lui commandait rentra chez lui prit dans une grande fièvre. Il sollicita expressément une couverture. La fièvre le tenaillait mais il avait d’une couverture pour se protéger d’un froid qu’il était le seul à ressentir. Khadija l’accueillit avec une couverture, beaucoup de tendresse et de la compassion. Khadija ne s’arrêta pas à cela. La grande dame qu’elle incarnait se manifestait. Très vite, elle encouragea Mouhamed (PSL) qui pensait avoir perdu raison. Elle lui répéta qu’un homme comme lui ne pouvait perdre la raison. Que l’humanité attendait son messie et que ce qui lui est apparu dans les montagnes était peut être un signe. Waraqa fils de Nawfal, qui était également au chevet de Mouhamed (PSL), réitéra ce qu’il avait dit. Il indiqua à Khadija qu’il s’agissait de la révélation que celle qui était apparue à Moussa. Khadija encouragea son mari à y retrouver et de répondre à l’interpellation de la voix qui le commandait.
Une nuit du mois de Ramadan, Mouhamed (PSL) qui y était retourné à Hira, rencontra de nouveau l’Ange. Ce dernier lui fit le même commandement : Lis ! « Que dois-je lire ? », avait, cette fois-là, répondu Mouhamed (PSL). Et l’Ange de dire: « Lis, au nom de ton Seigneur Qui a créé, Qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, Qui a enseigné par la plume (le calame), Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas» (Sourate 96, versets 1, 2, 3, 4, 5).
Ces mots atteignirent le cœur de Mouhamed (PSL) pour y déposer une illumination qui ne pouvait se contenir nulle part ailleurs. C’était la Révélation : le début du commencement.
A lire chaque vendredi
Par Sidi Lamine NIASS
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