Les familles des victimes du drame de Bétenti ont reçu chacune 420.000 francs CFA (640 euros) comme consolation.
L’Etat apporte ainsi la compassion et passe sous silence les responsabilités des uns et des autres. Pourtant, il peut largement contribuer à éviter ces drames.
Suite au naufrage d’une pirogue à Bétenti qui a fait, de source officielle, 21 morts, toutes des femmes, l’Etat a déboursé 10 millions de francs Cfa. Chaque famille de victime a ainsi reçu 420.000 francs Cfa (640 euros), tandis que les rescapés ont individuellement perçu une aide financière de 43.000 francs Cfa. La distribution a été faite par Seydou Dianka, maire de Toubakouta qui a soutenu qu’en raison du deuil qui a frappé sa localité, il «ne voudrait pas que l’on crée la polémique».
Par ailleurs, l’édile de la localité a annoncé l’arrivée, ce vendredi 28 avril, du Président Macky Sall à Toubacouta pour présenter aux populations les condoléances de la Nation. Toutefois, il demande aux populations d’accueillir le président Macky Sall dans la sobriété. Il faut reconnaitre que le contexte ne se prête pas à des festivités.
Des comptes à rendre
Les populations s’attendent à ce que, juridiquement, les personnes à l’origine de cette négligence qui a coûté la vie à 21 femmes innocentes soient mises devant leurs responsabilités. C’est cette réaction qui est attendue dans n’importe quel pays qui se respecte.
A titre d’exemple, on peut citer le naufrage du ferry «le Séwol», le 16 avril 2014 en Corée du sud qui avait fait plus de 300 morts. Deux jours après ce drame, le capitaine Lee Joon-seok avait été arrêté et traduit en justice.
À cause de leur inconscience, et aveuglés par l’appât du gain, les piroguiers surchargent leurs barques pour gagner plus. Ainsi, selon des sources concordantes, les piroguiers transportent jusqu’à y 70 personnes lors de chaque voyage.
Pourtant, toutes ces victimes ne demandaient qu’à vivre, qu’à aller cueillir des huîtres et rentrer tranquillement auprès de leurs familles. On se demande ce qu’il serait advenu si ces innocentes femmes avaient avec elles des gilets de sauvetage.
Il appartient ainsi aux autorités de mettre en place des mesures coercitives pour que toutes les pirogues soient équipées d’une quantité suffisante de gilets de sauvetages. Il est aussi du ressort du ministère des Transports, en collaboration avec le ministère de la Pêche et celui en charge de l’Intérieur, de veiller à ce que la capacité de transport des pirogues qui assurent les liaisons maritimes soit scrupuleusement respectée.
Enfin, Il est aussi impératif d’imposer aux propriétaires des pirogues de souscrire une assurance afin de couvrir les voyageurs en cas d’accident.
Texte le360afrique