Les cadres en santé communautaire sortant de l’Université Alioune Diop de Bambey sont très remontés contre les autorités.
Pour cause, depuis la création de la filière santé communautaire en 2007, onze promotions se sont succédé avec 0 % de recrutement dans la Fonction publique. Ils se sont réunis en collectif et entendent engager la lutte pour se faire entendre. D’ailleurs, ils se sont joints au Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) pour engager le combat. C’est en tout cas ce que ce collectif a dénoncé hier au cours d’une conférence de presse au siège du Sutsas, en présence du secrétaire général dudit collectif, Mballo Dia Thiam. Ce dernier trouve déplorable qu’au seuil de la célébration de la journée mondiale de la santé qu’on laisse en rade des cadres de la santé communautaire non recrutés dans la Fonction publique. Pour corriger cet impair, le collectif des cadres engage le combat pour leur recrutement, la création d’un corps d’immersion et le repositionnement de la santé communautaire dans le système de santé sénégalais. Pour ce collectif, le non recrutement dans la Fonction publique constitue une injustice notoire car l’Etat devrait être le premier employeur de ses diplômés.
Porte-parole dudit collectif, Serigne Mor Cissé Dione fait savoir que «même s’il est avéré que beaucoup de diplômés en santé communautaire occupent des responsabilités stratégiques dans des structures privées et organismes internationaux, il est du devoir de l’Etat de créer un corps d’immersion, de mettre en place un plan de carrière pour les diplômés issus des universités publiques et de penser à leur intégration dans la Fonction publique car la santé communautaire, locomotive de la nouvelle politique du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ne saurait prospérer en se passant de cette catégorie de personnel».
Très en verve, M. Dione ajoute : «Le Plan national stratégique de santé communautaire, dans ses lignes d’action, cible principalement des activités qui visent à formaliser, intégrer et développer la santé communautaire aux différents niveaux de la pyramide sanitaire mais nous pensons qu’il ne l’aspire pas sans les diplômés de la santé communautaire».
Conscient de toutes les évolutions dans la gestion du secteur et du transfert des compétences dans le domaine de la santé et de l’action sociale, le collectif des cadres en santé communautaire constate pour le déplorer ce défaut de recrutement à l’ère du changement de paradigme consacrant les trois «D» à savoir : décentralisation, démocratisation et démédicalisation.
Walf Quotidien