Les retraités menacent de redescendre dans la rue le 1er mai prochain pour protester contre la modicité de leurs allocations et la non matérialisation par l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) des accords du mois de décembre dernier.
Le Cadre unitaire national des associations de retraités du Sénégal compte redescendre dans la rue pour crier leur ras-le-bol. Samedi, lors d’une journée de réflexion sur la problématique des retraites de l’Ipres, à Dakar, ils ont encore étalé tous les griefs contre ladite institution. «Nous saluons la mesure sociale de défiscalisation prise par le président de la République le 10 janvier 2017 au lendemain de notre protestation. Ces ressources fiscales estimées à 15 milliards, accordées pour faciliter et apaiser la rentrée dans la mensualisation, risquent d’être affectées au financement des marchés créés pour assouvir des besoins inavoués. C’est pour cette raison que nous appelons tous les allocutaires et tous nos compatriotes épris de justice à une grande mobilisation, le 1er mai prochain pour réclamer que ce bonus fiscal soit versé dans les pensions», a déclaré Birahim Fall, coordonnateur du cadre unitaire. Et d’ajouter : «Qu’attend l’Ipres pour injecter cette manne financière dans les allocations ? Jusqu’à présent rien n’a été fait. Elle s’entête dans sa position. C’est ce qui n’est pas bon. Les responsables de cette institution ne veulent pas injecter cette somme dans les allocations pour relever les pensions».
Selon M. FALL, les retraités du secteur privé et les agents de l’Etat non fonctionnaires continuent de subir une spoliation de leurs revenus épargnés pour leurs vieux jours au moment où l’Institution de prévoyance de la retraite du Sénégal s’enrichit. Et cela, dit-il, personne ne le conteste. A l’en croire, elle fait partie des rares entreprises qui alignent des dizaines de milliards de bénéfice après chaque exercice. «C’est cette mauvaise gestion de l’institution qui a poussé le cadre à se lever pour réclamer une meilleur gestion des ressources afin qu’elle puisse verser des pensions viables aux retraités, veuves et orphelins», a-t-il déploré hier.
Abondant dans le même sens, Adama SARR, représentante de l’association des femmes veuves, invite tous les retraités à rejoindre le cadre dans la lutte. Car, déplore-t-elle, leurs conditions de vie sont misérables. Partant de cela, elle précise : «Nous sommes fatiguées. Nous avons toujours œuvré pour la bonne marche du pays. Il y a des veuves qui se retrouvent à la fin du mois avec 5 000, voire 3 000 francs Cfa. C’est désolant. Nous ne percevons pas les bourses sociales. En fin de compte, nous sommes marginalisées», lance-t-elle.
Walf Quotidien