CHRONIQUE DE MAREME
Malick : la crise
Je sors de l’aéroport tout excité de retrouver Aicha. Ces cinq jours passé loin d’elle ont été pénible voire impossible. Malgré le boulot de monstre que j’avais, je trouvais toujours un moyen de l’appeler surtout le soir. Nous avons retrouvé notre complicité en moins de deux. Dès fois on se parlait jusqu’à minuit passé. Je sens que ma facture téléphonique de ce mois va être salée. Même si elle ne m’a pas encore dit « je t’aime », je sais que ça ne va pas tarder.
Dans le taxi qui me ramène chez moi, je pense à Marianne, au fait que je vais encore lui briser le cœur quand je la quitterais. Dire que je m’étais juré de ne plus jamais faire de mal à une femme. Je n’aurai jamais dû reprendre avec elle. Certes j’étais affecté à cette période mais ce n’était pas une excuse. J’appréhende tellement notre rencontre que ça m’angoisse. Sans réfléchir je décide de passer d’abord chez elle. Plus je prendrais du temps pour aller la voir plus je me mets en danger.
Cinq minutes plus tard je monte les escaliers menant chez elle, les battements de mon cœur commencent à s’accélérer. Devant la porte je prends un grand air avant de frapper trois coups incertains. Personne n’ouvre, je rétiaire mes coups et là j’entends du bruit dans la chambre et la clé de la porte qui se tourne. Mais au lieu de Marianne c’est sa petite sœur qui m’ouvre. Elle ne m’a jamais aimé et le regard de haine qu’elle me lance en dit long sur ce qu’elle pense de moi. Je racle la gorge avant de demander.
Moi (hésitant) : Salut, où est ta sœur ?
Awa (avec dédain) : Elle n’est pas là, dit–elle en fermant la porte que je m’empresse de caler avec mon pied.
Moi (pas convaincu) : Je voudrais m’en assurer de moi-même si je peux me le permettre.
Awa (haussant le ton) : Tu as vraiment le toupet de venir ici après ce que tu as fait.
Moi (fronçant les cils) : Et qu’est-ce que j’ai fait demandais–je en poussant cette fois avec force la porte qu’elle essayait toujours de fermer. Elle m’énerve grave cette gamine.
Awa (criant) : Sors d’ici où j’appelle la police espèce de lâche.
Moi (perdant mon impatience) : Surveille ton langage petite.
Elle me pousse avec force de ses petites mains. Je la regarde de haut et ne peux m’empêcher de pouffer de rire.
Awa (hystérique) : Espèce de salaud, tu oses…Je lui prend les deux mains et les tords derrières son dos l’obligeant à crier de douleur.
Moi (menaçant) : Je suis ton ainé de 18 ans alors je ne te permets pas de m’insulter. C’est compris ? Demandais–je en tordant un peu plus. Elle commence à pleurer et fait oui de la tête.
Marianne (apparaissant) : Laisse la tranquille Malick. Je la pousse la faisant tomber et elle se dépêche de se lever et de courir se cacher derrière sa grande sœur en pleurant. « Chip »enfant pourri gâté comme ça. Mon regard se reporte vers Marianne. A voir sa tenue, elle n’est pas encore levé pourtant il est presque 15 h. Les cheveux ébouriffés, le visage pale, Marianne me regarde avec des yeux de chiens battus. Je perds les mots face à autant de tristesse.
Moi (prenant mon courage) : es ce qu’on peut parler s’il te plait ? Seul. Continuais – je en fusillant sa sœur du regard.
Awa (se braquant encore) : Dans tes rêves. Je ne te laisserais plus jamais seul avec ma sœur pour que tu l’endoctrines encore, salle monstre. J’avance d’un pas, elle sursaute et se cache encore.
Moi (essayant de contenir ma colère et regardant avec insistance Marianne) : Je ne suis pas là pour des embrouilles. Appelle-moi quand tu seras disponible. Je tourne les talons mais avant que je n’atteigne la porte, Marianne hurle mon nom presque en pleure. Le temps que je me retourne, elle était dans mes bras et fond en larme.
Awa (très en colère) : Tu me fais vraiment pitié ma parole. Elle prend rageusement son sac sur une table basse et sort de l’appartement en claquant fortement la porte. Marianne continue de pleurer avec tellement de désespoir que je ne sais plus quoi faire ni quoi dire. Tout en réfléchissant à grande vitesse ce que j’allais lui dire, je la laisse se calmer dans mes bras.
Moi (voix douce) : Je suis désolé, profondément désolé Marianne….
Elle (sanglotant) : Ne me quitte pas, je t’en supplie.
Moi (mal pour elle) : Ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà. Je…. Ce n’est pas….Je me tais encore, je ne sais vraiment pas quoi lui dire. Je m’attendais à tous sauf à la voir dans un tel état.
Elle : Je ne pourrais pas survivre à un deuxième abandon de ta part.
Moi (incertain) : Je ne t’abandonnerai jamais, on peut rester ami si tu veux. Je serais toujours là pour toi Marianne. A ces mots, elle me repousse violement en criant
Elle : Non, je ne veux rien savoir, tu as promis de m’épouser. Tu ne peux pas me faire ça Malick. Aaaaahhhhh. Son cri de douleur est tellement fort et si pleine de détresse que mon corps frisonne. J’ai l’impression de me revoir il y a un an quand j’ai accepté la perte d’Aicha. Là en face d’elle je la comprends, je ressens sa douleur et son angoisse car perdre la personne que l’on aime est une injustice sans nom, un vide qui fait perdre à la vie tout son sens. J’aurai voulu ne pas être celui qui la fasse souffrir à ce point car même si elle a fait des erreurs dans le passé, elle ne mérite pas ça. Ses larmes sortent comme une fontaine et elle se tient la bouche pour ne pas hurler.
Moi (faisant une dernière tentative) : Aicha, il faut…. Je me tais me rendant compte de ma bourde. C’était la goute de trop. Comme une hystérique, elle se lance dans la cuisine. Des mains tremblante, elle prend le couteau et le soulève au-dessus de son ventre. La scène est tellement rapide et inattendu que je réagis sans réfléchir. Comme j’étais trop loin d’elle, je prends la première chose qui me passe par la main (une vase) que je jette avec force vers elle afin de la déséquilibrer ou que sais – je encore. La peur et la panique est l’ennemi de l’homme. En tout cas, le résultat est horrible. Elle s’est affalée sur le sol totalement ensanglantée. Tremblant, je m’approche rapidement d’elle et tâte son pouls. Ouf, elle respire. Je prends mon portable et appelle l’ambulance, ensuite j’appelle Mouha. La situation me dépasse.
Abi : trouble
Depuis le temps, franchement il exagère. Je commence à m’inquiéter et je sens une crise d’angoisse se pointer. Depuis son accident, je ne suis jamais tranquille quand il prend l’avion. Il le sait tellement qu’il m’appelle toujours à la descente. Il a dû surement se précipiter chez Aicha et cela me pince le cœur. Mais je me suis fait une raison, sans elle Malick n’est qu’une loque de terre. La disparition d’Aicha m’a fait voir l’ampleur et la profondeur de son amour pour elle. Il n’a jamais été le même et je l’ai vu se détacher de moi petit à petit sans que je ne puisse rien faire
Mais maintenant qu’il est presque 20 h, je ne peux plus attendre. Je prends mon portable et compose son numéro qui tombe direct sur la boite vocale. Je rétiaire l’opération trois fois mais rien. Alors j’appelle Aicha et à ma grande surprise, elle me dit qu’elle ne l’a pas vue et comme moi, elle a essayé de le joindre. Vous vouliez voir la panique à la sénégalaise ? « Wouyaye »… Je suis tombée deux fois avant d’atteindre la porte d’entrer. « Baam », j’ai failli tomber à la renverse tellement la collision avec Malick est forte en ouvrant la porte. Je fais fis de cela et le sert très fort dans mes bras.
Moi (hoquetant) : Ou étais tu ? J’ai…. Je me tais pour retenir mes larmes. Je sais, je l’aime trop ce mec.
Malick (prenant un grand air) : Excuse moi, j’ai eu un petit contre temps et mon portable était déchargé. Je recule et constate à quel point il est en piteux état. Le visage triste, son habit débrayé, il m’entraine au salon dans un silence qui fait presque peur.
Moi (palpitant) : Qu’est – ce qui se passe ?
Malick (me fuyant du regard) : J’avais un dossier à régler en urgence et disons que ça ne s’est pas bien terminé.
Moi (soulagé) : Tu aurais dû m’appeler, tu sais que depuis…
Malick (me coupant) : Je sais. Excuse-moi. Je prends une douche et me change reprend-il en se dirigeant avec lassitude vers les escaliers.
Moi (intrigué) : Appelle Aicha avant, elle est aussi inquiète que moi. Prend mon portable. Il regarde la main que je lui tends et fait une grimace avant de continuer son chemin.
Malick (voix basse) : Appelle là et dit lui que je passe la voir tout à l’heure avant de retourner à mon affaire.
Moi (énervée) : C’est quelle affaire qui te met ainsi dans cet état ? Est – ce que tu me caches quelque chose Malick ? Il tique me confirmant mon soupçon. Il remue négativement sa tête et continue son chemin sans dire un mot. Je reste pensive une minute avant d’appeler Aicha et de lui dire ce qui se passe. Dès que je raccroche je me dirige décidée vers la chambre. J’entends l’eau couler et je me tourne vers ses habits jetés par terre. Instinctivement je les prends et commence à fouiller. Tout de suite c’est une facture de 800 000 franc payé pour une certaine Marianne Cisse dans une clinique. Mes céphalées se pointent direct. Qu’est-ce que je vois là. Malick sort de la douche avec son corps d’apollon magnifique. Je ne me rappelle plus la dernière fois qu’il m’a fait l’amour. Pauvre de moi. Nos regards se croisent avant que les tiens se reporte sur la facture que je tenais à la main
Malick (énervé) : Tu as repris tes manies ?
Moi (paniquée) : J’espère que ce n’est pas ce que je crois ?
Malick (rictus amère) : Et qu’est-ce que tu crois ?
Moi (énervée) : Qu’est – ce qu’une facture d’hôpital de ton ex – maitresse fou dans ta poche ?
Malick (se dirigeant vers la penderie) : J’ai eu ma dose aujourd’hui alors s’il te plait n’en rajoute pas. Là mes yeux se remplis de suite de larmes. Je m’asseye sur le lit et me prend la tête. Ha la vie est trop dure. Moi qui croyait qu’avec le retour d’Aicha s’en était fini avec les problèmes. A croire que nous sommes condamnés à les vivre. Il faut apprendre à les encaisser. Même quand vous avez un peu de bonheur, il faut le prendre juste comme un répit et s’armer pour le prochain malheur.
Malick (s’agenouillant devant moi) : Tu sais que je n’aime pas que l’on fouille dans mes affaires
Moi (essuyant une larme) : Tu m’y as obligée. Tu crois que je suis bête ou quoi ?
Malick (me regardant tristement) : Non mais je préfère que tu attendes que je t’en parle d’abord….
Moi (le coupant) : Allais- tu le faire ? Il ne dit rien et baisse les yeux, ce qui me fait encore plus peur. Malick n’est pas un homme à fuir du regard. Ne me dit pas que tu l’as mis enceinte ? Il ouvre grand les yeux et fait un non rapide. Alors qu’est ce qui se passe eu – je le courage de dire. Là il se lève, se prend le visage des mains et fait quelques pas. Je n’ose plus rien dire ni penser car je sais d’avance que ce qu’il va m’avouer va me faire trop mal puisque je le sais déjà. Quand il s’assoie près de moi et commence je retiens mon inspiration. Plus il parlait, plus j’étais dégoutée. Donc tout le temps que je m’efforçais de garder mon mal en patience avec la chasteté qu’il m’avait imposé après la disparition d’Aicha, monsieur piochait ailleurs. Un sentiment de dégout m’envahit pour la première fois de ma vie envers lui. Je ne retenais rien de ce qu’il disait à part le fait qu’il prenait son pied avec une autre femme tandis que moi je me faisais du sang d’encre. Priant pour lui, faisant des offrandes chaque jour, étant à ces petits soins et essayant tant bien que mal de le soutenir, de l’aider à passer le cap. Je n’ai pas attendue qu’il est fini pour aller m’enfermer dans les toilettes tellement j’avais le haut le cœur. Je n’ai pas eu aussi mal quand il a épousé Aicha. « Chi goor mo leundeum deugue »(l’homme est très sombre). Je ne sais pas si je suis en état de choc ou le fait que je sois trop en colère mais aucune larme ne sort. Je refuse de pleurer, c’est fini. Il frappe doucement à la porte mais n’insiste pas. Quand je ressors de la douche il était déjà habillé et parlait au téléphone.
Malick (voix basse) : Tu peux aller la – bas ? Je ne sais pas si…. Il se tait en me voyant avant de continuer. Je te rappelle. Je me dirige vers la sortie et il se dépêche de me barrer la route. Pardonne moi Abi, je sais que j’ai vraiment merdé mais j’ai besoin de ton soutient, que…. Je le fusille du regard avant d’essayer de retracer mon chemin. S’il te plait Abi, tu….
Moi (le coupant) : Depuis quand tu ne m’as pas toucher ? Il ouvre la bouche, la referme. Je vais te le dire. En presque deux ans, tu ne m’as fait l’amour que trois fois et moi comme une conne je l’ai acceptée parce que je croyais que tu n’étais pas prêt, que tu pleurais toujours la perte d’Aicha. Je me tais car je sens que les larmes commencent à se pointer.
Malick : J’ai fait le con, je le sais. Je ne sais pas ce qui m’a pris ? C’est la pire erreur de toute ma vie et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour me faire pardonner. Je t’aime Abi, tu…
Moi (ton tranchant) : Arrête tes baratins. «La plus grande lâcheté d’un homme c’est d’éveiller l’amour d’une femme sans avoir l’intention de l’aimer ». Tu es le père de mes enfants, ça c’est indéniable mais dans cette maison tu n’as plus de femme. Maintenant laisse-moi passer sinon je ne répondrais plus de moi. Il m’a regardé un moment et s’est écarté. Je suis partie sans me retourner. J’espère qu’Aicha va le quitter quand elle le saura comme ça il connaitra la même souffrance que moi.
Aicha : traumatisme
Abi m’a dit que Malick avait une urgence au bureau et qu’il est passé à la maison se changer ? Son bureau est à deux pas de chez moi alors pourquoi aller jusqu’à chez Abi pour se changer. Pourquoi il n’a pas voulu me parler ? Cette histoire cache quelque chose. Je suis très inquiète et je ne peux m’empêcher de tourner en rond. Ni pouvant plus je rappelle Abi mais elle ne décroche pas. La seconde fois, elle coupe l’appelle et éteint son portable. Je crois que je vais devenir folle. Je prends les clés de ma nouvelle voiture et quitte l’appartement direction chez elle. Mais en cours de route, je reçois un appelle. Je regarde : c’est Malick. Je me dépêche de décrocher en criant presque.
– Qu’est – ce qui se passe ? Je…
– Tu es où ?
– Je partais là chez Abi. Je ne savais plus quoi penser alors…
– Fait demi-tour, je suis chez toi fini –t’il de dire en raccrochant. Enervée au plus haut point, je fais ce qu’il dit et arrive en moins de cinq minutes à l’appartement. Quand j’ouvre la porte prête à attaque, je vois que c’est sombre.
– N’allume pas dit Malick, d’une voix douce et rauque à la fois qui me fait toujours de l’effet. J’avance dans le noir, le cœur battant plus vite.
– Tu peux me dire ce qui se passe s’il te plaît ? J’ai… Il me prend juste dans les bras et me serre très fort. Tous son corps tremble et il resserre son étreinte jusqu’à m’étouffer presque. Malick tu me fais peur articulais – je à peine. Tu…Il me prend sauvagement la bouche et m’entraine dans un baiser tellement violent et désespéré que je défaille. Je tente de me dégager encore une fois mais il me soulève et recommence à m’embrasser en m’entrainant dans la chambre. Déchainé, il déchire ma chemise et me pousse sur le lit me faisant tomber d’un coup. C’est là que j’ai eu un premier flash. Un homme d’âge mure me donne une gifle retentissante m’envoyant violement sur le lit. Je clignote les yeux croyant avoir rêvé. Le temps de m’inquiéter de ce que je viens de voir, Malick avait repris son assaut. Ses mains remontent brusquement ma jupe, exposent mon string en dentelle, alors que sa bouche avide se relance à la conquête de chaque centimètre de ma peau. Il recouvre mon corps de par ses mains, ses lèvres, son souffle chaud, le bruissement de sa chemise contre ma poitrine : chaque particule de mon corps est réceptive. Presque trop. Je ne réfléchis plus. A un moment il se relève brusquement et une plainte timide sort de ma bouche. Mes yeux commencent à s’habituer au noir et je le vois enlever son haut qu’il jette de loin et d’attaquer avec son pantalon. Il ne me laisse pas le temps d’admirer son beau corps que je ne peux m’empêcher de délecter à chaque fois. Il revient violemment sur moi et reprend la bouche dans un baiser d’une intensité tellement fort que je gémis. Quand il retrousse ma jupe une deuxième fois sans ménagement, un second flash réapparait plus violent que le premier. Le même homme se couche sur moi alors que je pleurs et que j’essaye de le repousser. Cette fois c’est tout mon corps qui se crispe mais Malick ne l’avait pas remarqué et quand il entre en moi brusquement je ne vois plus un, mais des dizaines de flash de ce monstre abusant de moi. Alors je ne me retiens plus, je crie.
– Nonnnn ! Malick se fige d’un coup. Sans le vouloir, mon corps tremble et je ferme très fort les yeux croyant que les images allaient partir mais ça continue encore et encore ; il me frappe, abuse de moi, me présente comme un trophée à des hommes…
Malick : Aicha ? Aicha ? Regarde-moi, s’il te plait regarde-moi crie– t-il. J’ouvre péniblement les yeux et vois qu’il avait allumé la lampe de chevet. Son regard à la fois paniqué et aimant me fait fondre en larme. Il me prend dans ses bras et me murmure tout bas : tu…tu….
Moi : C’est qui ce monstre ? Il…..la douleur est tellement fort que je ne peux plus prononcer des mots. Il m’encercle de ses bras protecteurs et me berce en caressant ma tête.
Malick : Pardonne-moi mon amour. Je n’aurai jamais dû te brusquer. S’il te plaît ne m’en veux pas, mon Dieu. Quand je l’entends hoqueter, je relève brusquement la tête oubliant ma douleur et mes larmes. J’essuie les tiens de mes paumes et lui donne une bise.
Moi : Je ne t’en veux pas dis – je en hoquetant et en lui donnant une autre bise. Tous les deux nous essayons de nous retenir mais c’est comme si nos larmes avaient décidé d’un commun accord à braver nos interdits. Nous avons fini par lâcher prise et laisser cours libre à ce Torre d’émotions. Une dizaine de minute plus tard, je m’endormais, fatiguée.
A mon réveil, la chambre était replongée dans le noir. Instinctivement je tâte le côté du lit mais il n’y a personne. Je me lève brusquement en cherchant Malick du regard.
Lui : Tu es réveillée ? Il est assis sur le seul fauteuil de la chambre et me regarde. Je ne vois pas ses yeux mais je ressens l’intensité de son regard.
Moi : Pourquoi tu ne dors pas ? Il se relève de sa hauteur marche doucement vers moi. Mes yeux glissent doucement sur chaque courbe, chaque ligne, chaque muscle. Ses proportions sont divines, je ne vois pas d’autre mot. Je sens la chaleur monter en moi. Il s’assoit langoureusement à mes côtés et me caresse doucement la joue.
Lui (voix sensuelle) : Tu vas mieux ? Je promène mes doigts sur son torse nu et sens sa peau se tendre. Je ne sais pas entre lui et moi qui est le plus réceptif face au contact de l’autre. Je ne sais pas si c’est l’intensité de son regard, ou le sourire au coin de son lèvre mais un autre flash revient mais cette fois de lui et moi dans un jardin céleste se saluant timidement. Ensuite, lui m’embrassant tendrement dans une table de restaurant. Instinctivement je tends mes lèvres vers lui.
Lui (hésitant) : Aicha…la manière si sensuelle qu’il a de prononcer mon nom me pousse à l’embrasser et comme je l’imagine, les souvenirs reviennent. De lui et moi, se taquinant, riant aux éclats, se pourchassant, faisant l’amour divinement. J’encercle mes bras autour de lui et relève la tête en lui donnant mon plus beau sourire. Ce n’est pas une bonne idée, tu…
Moi : Ca me revient ! Il fronce les cils, je prends sa main et le pose sur ma cuisse pour l’inciter à me caresser car depuis qu’il était assis à côté de moi, il n’osait me toucher. Je me souviens de nous deux Malick, lui dis- je. Je ferme les yeux, les images défilent et pénètrent tout mon être. Je m’approche comme un aimant de lui. J’ai envie de lui, plus que jamais. Fais-moi l’amour, osais – je lui murmurer. Il hésite encore et je me mets à califourchon sur lui et l’embrasse. Plus je suis excitée, plus les souvenirs de nous deux me reviennent. Je ne veux pas que ça s’arrête. Je lèche mes lèvres et le regarde droit dans les yeux. Fais-moi l’amour je t’ai dit. Là il m’embrasse et me retourne sur le lit. Je m’agrippe à lui et me laisse emporter dans cette spirale de désirs qui finit par nous emporter au paradis du plaisir de la chaire. Je me suis presque évanouie en atteignant l’orgasme, plus fort et plus dévastateur que les autres. Enfin j’étais délivrée.
Alors que nos esprits revenaient sur terre, que nos corps renaissaient, je ressentis une grosse boule se former autour de mon cœur et me donner envie de voler. Je me relève et lui souris, il y répond immédiatement.
Moi (heureuse) : Tu avais raison. Il entoure ses mains sur ma taille et me regarde malicieusement.
Malick : Sur quoi ?
Moi (sûre) : Je t’aime. Là il resserre son étreinte.
Malick (taquin) : Parce que tu en doutais ?
Moi : Regardez-moi ce prétentieux va. Il éclate de rire m’entrainant avec lui dans un roulement de corps qui failli nous faire tomber.
Malick (redevenu sérieux) : Promet que tu resteras toujours avec moi.
Moi : Oui bien sûr, tu…
Malick (me coupant) : Promet le moi Aicha. Sa voix est grave et son regard inquiet.
Moi (hésitante) : Je te le promets. Il prend un grand air et enfuit son visage au creux de ma poitrine. Tu vas enfin me dire ce qui se passe ?
Malick : Demain Inchalla. Laisse-nous savourer cette nuit. Dans tes bras j’oublie tout. Il m’embrasse et c’est reparti pour un autre tour.
Nous nous sommes endormis tard dans la nuit, fatigués, les bras enlacés l’un à l’autre.
Je suis réveillée par une caresse subtile d’une main sur mon dos et l’odeur forte du café. J’ouvre paresseusement mes yeux et voix l’homme de ma vie, le sourire aux lèvres me regardant amoureusement.
Malick : Salut princesse. Il est 9 heures passé et il faut que j’y aille. Je me relève regardant la montre. waouh j’ai dormi moi.
Moi (d’humeur voyeuse) : Tu m’as tué cette nuit, c’est normal que je fasse la grasse matinée. Il sourit et me fait une bise avant de me tendre mon plateau de petit déjeuner. Hum galant en plus dis – je.
Malick (faisant une mimique) : Ne t’y habitue pas petite paresseuse. Il regarde une deuxième fois la montre. Je me rends compte qu’il est nerveux et là je me souviens du problème mystérieux d’hier.
Moi (tapant sur le lit) : Assieds-toi et dit moi ce qui se passe sinon je ne réponds plus de moi. II ouvre la bouche, regarde derrière lui comme s’il fuyait quelqu’un ou quelque chose et se décide de s’assoir. Je repousse le plateau n’ayant plus d’un coup faim.
Malick (prenant un grand air) : Tu te souviens de tout ou juste des brides ?
Moi (inquiète) : Est – ce que tu m’as fait quelque chose dans le passé dont tu ne veux pas que je me souvienne ?
Lui (ouvrant les yeux) : Mais non bien sûr, je demandais ça pour autre chose.
Moi : Comme quoi ? Si tu veux parler de cet homme ? D’ailleurs c’est qui ? Pourquoi tu ne m’as pas préparé à ça.
Malick (posant son doigt sur ma bouche) : On vient à peine de se retrouver, mon voyage et puis ça ?
Moi (énervé) : Quoi ça ? Tu me fais peur.
Malick (posant ses mains sur le visage) : Je ne sais même pas par où commencer.
Moi (lui prenant la main) : Je t’écoute.
Malick (d’un trait) : Elle s’appelle Marianne, boom boom boom (battement de mon cœur). Je l’ai connu avant toi et… Tinc tinc. Nous regardons tous les deux vers la porte. Qui peux bien venir à cette heure-ci. Il me regarde et me lance en se levant. Reste ici. Dès qu’il sort, je me précipite vers l’armoire et enfile rapidement une robe. J’ai tout d’un coup un mauvais pressentiment. Deux hommes parlent avec mon mari, l’un tenant une menotte à la main. Mon cœur reprend la chamade surtout quand je vois deux autres hommes en uniformes sur le perron.
Malick (le dos tourné) : C’est quoi le motif ?
Un homme (trop sérieux) : Tentative de meurtre en la personne de Marianne Cisse.
Moi (criant) : Quoi ? Tout le monde se retourne vers moi.
Malick (agacé) : Je t’avais demandé de rester dans la chambre. Un des policiers lui prend la main en y mettant une menotte. Malick lui lance un regard tellement noir qu’il recule d’un pas.
L’homme (bégayant) : Vous êtes en état d’arrestation, vous avez le droit de garder le silence ou tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous, vous avez le droit d’appeler un….. Malick me regarde en faisant non de la tête et moi comme une statuette, je suis en état de choc. Qu’est ce qui se passe ?…..
A lire chaque lundi…
Par Madame Ndèye Marème DIOP
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