Ils n’ont pas assez de mots pour décrier les maux qui minent leur département ministériel.
Les agents du ministère du Commerce dénoncent «l’attitude incommodante» de leur ministre Alioune Sarr qui fait le mort face aux dossiers brûlants de son département.
Alioune Sarr, voilà un ministre qui n’a pas la cote dans son département ministériel. En effet, le Syndicat national des agents de l’administration du commerce (Synacom) décrie sa gestion. Le Synacom rappelle qu’il a constaté, depuis quelques temps, «l’attitude incommodante» du ministre dans la gestion du département, «annihilant» de plus en plus les efforts consentis par les agents. «Malgré toutes les tensions que le secteur du Commerce a connues pendant l’année 2016 (riz impropre à la consommation, velléités de hausse des prix au mépris de la réglementation, conjoncture actuelle, etc.), jamais il n’a été relevé une seule communication du ministre chargé du Commerce en Conseil des ministres», s’insurgent ces agents. Et à les en croire, cette situation s’explique, en grande partie, par ses absences répétées du territoire national et révèle son désintérêt manifeste sur les sujets qui interpellent directement son département. Pire encore, disent-ils, elle traduit une «incapacité notoire» à s’autosaisir de ces questions pour défendre des positions techniques en vue d’apporter des éléments d’information objectifs et clairs.
Cette sortie des agents fait suite au communiqué du Conseil des ministres du 11 janvier 2017 dans lequel le chef de l’Etat «invite le Premier ministre à lui faire parvenir un rapport exhaustif sur les effets économiques et sociaux de cette mesure, et à relancer les travaux de la Commission ad hoc sur le suivi des loyers…». Le Synacom rappelle qu’un atelier sur la question avait été tenu en octobre 2016.
Le Conseil des ministres a aussi plaidé pour le renforcement de l’Agence de régulation des marchés (Arm) pour «l’anticipation et la correction des distorsions portant sur la distribution des denrées alimentaires de consommation courante». Mais le syndicat rappelle au ministre la précarité de la situation du personnel et des ressources très modestes allouées à l’Agence malgré «l’ampleur de ses responsabilités». «Il est particulièrement attendu de l’Etat qu’il apporte tout son soutien à ladite agence (…)», poursuit le syndicat qui accuse le gouvernement d’amalgames dans la reconnaissance des rôles et des compétences qui reviennent de droit aux différents démembrements du département du Commerce, notamment la direction du Commerce intérieur et l’Arm.
Par ailleurs, les travailleurs estiment que le management du ministre Alioune Sarr, pour un département aussi stratégique, souffre de «beaucoup d’insuffisances» en particulier dans la gestion de certains dossiers et dans les rapports avec le Synacom et le personnel. Et ils en veulent pour preuve, les cas du Marché d’intérêt national et de la gare des gros porteurs qui méritent une attention particulière. «Comment comprendre, après tous les efforts consentis pour ces projets phares du Pse (les seuls initiés par notre département et concrétisés à l’état actuel) que la gestion soit maintenant confiée à une autre structure, excluant de facto le ministère de l’exécution dudit plan», fulminent-ils. Et ils ne s’en arrêtent pas là puisqu’ils dénoncent aussi le népotisme qui caractérise la gestion de leur ministre. C’est ainsi, révèlent-ils, qu’«après avoir consacré une grande partie du budget 2016 à l’acquisition d’un véhicule neuf, sans raison objective, le ministre s’est permis d’affecter, comme il l’avait déjà fait, des véhicules à des personnes et des structures qui n’ont aucune relation avec l’Administration du Commerce, au mépris des dispositions règlementaires en vigueur. En attestent les véhicules distribués systématiquement au personnel politique et à sa famille en priorité, au détriment des services techniques et des agents».
WALF