CHRONIQUE DE MAREME
Aicha : le déni
Je suis attirée par les cris presque rageurs de mon bébé. Je cligne les yeux comme si j’avais été déconnectée pendant longtemps de la réalité. Suzanne se tient devant moi et me supplie du regard de la prendre pour la téter. Ce que je fais comme un automate. Mouha est venu nous annoncer la mort de Malick. Et qu’est – ce qu’il en sait, c’est Dieu ? Il y a toujours des survivants dans les crashes. Ils n’ont pas le droit de déclarer sa mort aussi hâtivement ; je refuse de l’admettre. Tandis que le bébé tété avidement mon sein, je réfléchissais à ce que j’allais faire.
Moi : Suzanne, tu peux m’accompagner à l’aéroport s’il te plaît ?
Suzanne (fronçant les cils) : Pourquoi faire ? Ce n’est pas une bonne idée, il…
Moi (ton tranchant) : Je ne veux rien entendre, tu m’accompagne oui ou non ?
Suzanne (triste) : D’accord, je te suis.
Moi (décidé) : Je ne veux pas qu’on me parle de mort tant qu’on n’est pas à 100 % sûre dis – je plus pour moi – même que pour Suzanne. Je reportais mon attention à mon bébé.
Quand je vis qu’elle est rassasiée, je la dépose et me dirige décidée vers mon dressing en lançant à Suzanne.
Moi : Appelle s’il te plait maman, pour qu’elle garde le bébé à notre absence. Elle sort de la chambre, presque en courant mais revient à peine quelques secondes suivit de mon père.
Papa (surpris) : qu’est – ce que tu fais ma fille ? Je sais que c’est dur pour toi mais…
Moi (regard furax) : Il n’y a pas de mais papa, je dois vraiment aller voir de moi-même. N’essayais même pas de m’en empêcher, criais-je, en les regardant avec une telle haine qu’ils ont reculé. Sans dire un mot de plus, Papa sort de la chambre et moi je prends quelque chose au hasard et pars m’habiller dans la douche. Cinq minutes plus tard, j’en faisais de même. Je ne fais que deux pas et vois ma mère débouler suivie de près par Papa et Menoumbé. Je me fige un bref instant avant de continuer ma marche d’un pas décidé. Avant que ma mère ou Menoumbé n’ouvre la bouche je prends les devants.
Moi (leur pointant un doigt menaçant) : Je vous jure devant Dieu que je ne changerais pas d’avis. Je refuse d’accepter sa mort tant que je n’en ai pas une certitude absolue. C’est compris ? Ils se consultent en silence comme pour savoir quoi faire.
Ma mère (voix tremblante) : D’accord ma chérie, tu peux y aller mais à condition que Menoumbé t’accompagne. J’acquiesce juste de la tête. De toute façon, je m’en fou de qui va y aller avec moi. Tout ce que je veux c’est me renseignée moi-même et savoir ce qui s’est passée. Quand je déboule du salon, l’image de ma belle gisant par terre m’énerve encore plus que je ne le suis déjà. Mon regard croise celui d’Abi qui se précipite vers moi attirant l’attention de tout le monde. Ce que je ne voulais en aucun cas.
Abi (pleurant) : Tu vas où ?
Moi (en colère) : Qui vous a dit qu’il est mort ? Vous n’avez reçu aucune confirmation, juste que son avion s’est écrasé et vous….
Belle – mère (criant) : Tait – toi aye gaf (oiseau de malheur), j’ai toujours senti ce malheur que tu traines. Tu as tué mon fils…
Moi (criant encore plus fort) : Une mère digne aurait pris son chapelet et son livre de coran pour prier. Au lieu de ça, vous êtes là à faire ce cinéma, shim, bande d’hypocrites. Brouhahah. Je ne les écoute même pas et tourne les talons. Dehors Oumi me rejoint en courant et me prend le bras.
Oumi : Aicha, tu n’as pas entendu ce qu’ils ont dit ? Tu te fais de la peine pour rien.
Moi (fermant les yeux) : S’il te plait, laisse-moi tranquille. Je le sens, je le sais. Il n’est pas mort… ma voie s’éteint par l’émotion, j’essuie d’une main rageur encore une fois une larme qui coule, avant de m’engouffrer dans la voiture de Suzanne.
La semaine qui a suivi, a été la plus longue et la plus douloureuse de toute ma vie. Je me suis installée dans le motel le plus proche de l’aéroport comme si cela pouvait me servir à grand-chose. Chaque matin, je partais la – bas et restais pratiquement toute la journée à essayer de négocier, pour que l’on envoie une équipe de sauvetage afin de voir s’il y avait des survivants. Comme la compagnie privée, à qui appartenait l’avion, était en Espagne, les démarches ont pris plus de temps que prévu. J’ai été choqué par autant de lenteur et surtout par le fait que, si on avait fait plus vite peut – être on aurait pu sauver un blesser. L’espoir se rétrécissait chaque jour, un peu plus pour les survivants. On apprit qu’au troisième jour qu’une équipe en hélicoptère avait été finalement dépêchée. L’avion s’était écrasé au milieu de la grande forêt tropicale Gabonaise. On m’a montré des photos du crash me disant que s’était peine perdue. Le cinquième jour le verdict est tombé. L’endroit n’était accessible que par la route et il a fallu au moins quinze jours et beaucoup de moyen pour cela. Ce que la compagnie aérienne refusait, car pour eux c’était une chance sur mille qu’il y ait des survivants. Même s’il a survécu au crash, il ne pourrait pas tenir dans cette immense forêt. Il fallait que je l’accepte : j’ai perdu Malick, mon Malick. Ce jour-là, j’ai sorti toute les larmes de mon corps. La douleur était si forte que j’en avais mal au cœur. Je me suis laissée engouffrer dans une abime profonde sans fin, qui m’a plongé chaque jour un peu plus vers la souffrance éternelle. Dieu m’a enlevé ma raison d’être, alors pourquoi continuer à vivre. J’ai cessé d’exister à partir de cet instant.
Dibore (mère de Aicha) : A son chevet
Cela fait un mois maintenant que Malick est parti, un mois que nous vivons dans la peur de perdre aussi Aicha. Elle n’est plus que l’ombre d’elle – même. Depuis le jour où elle a accepté la mort de Malick, elle est entrée dans une dépression aiguë. De deux fois, elle a été hospitalisée et le pire c’est, qu’elle n’a même pas assisté aux funérailles tellement elle était anéantie.
Aujourd’hui, il ne nous reste que la prière, pour ramener notre fille des ténèbres. En mourant, Malick a emporté une partie d’elle, son humanité. Elle n’a que 26 ans et déjà elle est veuve de deux fois. Je n’arrête pas de me poser la question pourquoi ma fille. Qu’est – ce qu’elle a fait pour mériter autant de souffrance. J’aurai voulu qu’elle me la transmette. C’est très dur, pour une mère de ne pouvoir rien faire face à la souffrance de son enfant. La seule chose que je peux faire, c’est rester avec elle et la soutenir en silence. Je me suis installée avec elle dans son appartement. C’est moi qui m’occupe de tout, du bébé, de la cuisine et même du ménage. Même si, elle se comporte comme un zombie avec ses gestes si mécaniques, elle a recommencé à manger normalement. Abi appelle presque tous les deux jours et elle est venue la voir deux fois. Comme ma fille, elle aussi a beaucoup maigri. Je suis allée présenter mes condoléances à Sokhna (belle – mère d’Aicha) mais, elle m’a si mal accueilli que je n’y suis pas retournée le jour de la clôture du deuil. L’histoire se répète car comme avec le maire, ma fille n’a pas pu faire son deuil comme il fallait. Aicha serait – elle maudite ?
Je suis à ces réflexions quand on sonne à la porte. Je m’empresse d’aller ouvrir et c’est Oumi, la sœur de Malick. Une personne adorable qui vient voir Aicha presque tout le temps et qui essaye tant bien que mal de lui apporter son soutien.
- Bonjour ma fille, comment tu vas ?
- Ça va et Aicha.
- Al Hamdoulilah, elle commence à manger. Elle me sourit sincèrement et s’installe au salon. Mais vu comment elle tient son sac, elle semble stressée.
- Où est – elle ?
- Dans sa chambre. Quelque chose ne va pas ?
- Je ne sais pas vraiment par où commencer. En fait, ce matin ma mère m’a convoqué à la maison et je ne savais pas de quoi il en retourné. C’est seulement quand je suis arrivée sur place, que j’ai compris que c’était une réunion familiale. Hum….
- Venais-en au faite ma fille. Vous savez dans ce monde ci, plus rien ne me surprend.
- En fait s’était pour la distribution des biens de Malick, plus exactement son héritage dit – elle à voix faible.
- D’accord, je vais appeler ma fille dis – je en me levant lourdement du canapé. Je sentais la moutarde me monter mais je me suis retenue. Ils auraient dû nous avertir. Aicha a n’en des droits en tant qu’épouse de Malick. Quand j’entre dans la chambre, je la retrouve en train de bercer sa fille. Je crois que sans son bébé, elle n’aurait pas pu tenir.
- Aicha l’appelais – je, elle se redresse avec un sourire presque forcé. Oumi est là ma fille. Apparemment, ce matin, ta belle – mère a convoqué une grande réunion pour le partage des biens de Malick. Tu te rends compte ?
- Et alors ? La vie, elle-même est injuste. Pourquoi lutter pour des futilités.
Nous rejoignons Oumi au salon. Après les salutations, nous somme entrait direct dans le vif du sujet.
Aicha (ton froid) : Alors que ce passe t – il ?
Oumi (gênée) : Je suis vraiment désolé du comportement de ma mère et de mes oncles.
Moi (en colère) : Franchement Aicha est la femme légitime de Malick, ils n’avaient pas le droit de faire quoi que ce soit sans sa présence. Ils….
Aicha (me coupant) : Qu’est – ce qui a été décidé ? Oumi baisse la tête comme si elle avait honte. S’il te plaît Oumi, de toute façon je suis préparée psychologiquement à toutes éventualités.
Oumi (bredouillant) : Les biens de Malick ont été partagé équitablement selon la loi islamique. La maison de Hann revient à Oumy et à ses enfants et cet appartement à toi bien sûr. Mon frère a laissé deux autres terrains à Sacrée cœur et Point E et deux maisons en construction à Bambilore et Saint – Louis. Donc, il a été décidé qu’on les vende. L’argent sera distribué selon la loi islamique à la famille. Il n’y a pas eu trop de tergiversations, mais quand nous somme arrivé à la société c’est là que les problèmes ont commencé.
Aicha (soulevant un cil) : Et ?
Oumi (prenant un grand air) : Comme avec les maisons, ils ont voulu vendre les actions de Malick dans la société. Mais j’ai refusé, de même qu’Abi et tout de suite, on nous a traités de tous les noms d’oiseaux. J’ai même honte d’appartenir à une famille aussi vorace.
Moi : Ne t’inquiète pas, c’est toujours comme ça dans les histoires d’héritage. Vous n’êtes pas la première famille qui se divise et ça ne fait que commencer.
Aicha (impatiente) : Qu’est – ce que vous avez décidé de faire finalement ?
Oumi (triturant sa robe) : Je te jure Aicha, qu’on s’est battue pour ne pas accepter la première option.
Aicha (fronçant les cils) : Et c’est quoi la deuxième option. Parce que j’imagine qu’il y a une deuxième option.
Oumi (d’un trait) : Ils ne veulent pas prendre le risque que l’héritage ‘Kane’ sort de la famille.
Moi (comprenant) : Ha d’accord, donc ils veulent donner ma fille à un membre de leur famille. C’est ça non ? Oumi acquiesce la tête en se rongeant l’ongle. Aicha nous regarde à tour de rôle avant d’éclater de rire.
Aicha (grinçant les dents) : Dites leurs d’aller se faire foutre.
Moi (Outré) : Aicha toi aussi, ne soit pas grossière. C’est une tradition vieille de dix mille an et… Son regard est si menaçant que je me tais. Ma fille me fait peur des fois. Elle se lève et se tourne vers Oumi qui semble être au désarroi.
Aicha (venin dans les yeux) : Remercie ta famille de m’avoir donné cet appartement. A vraie dire, je n’en attendais pas plus. Je suis même surprise qu’ils ne m’aient pas chassé. Pour la société, je ne suis pas le moins du monde intéressée. Ma fille, je vais l’éduquer moi-même avec ce que je gagne.
Oumi : Je sais que tu es en colère, mais tu n’as pas le droit de priver ta fille de son héritage.
Aicha (criant) : Donc je dois épouser un de vos vauriens de cousins. Plutôt mourir. L’argent n’a jamais été un souci pour moi au contraire. Dis à ta famille qu’il peut mettre la société de Malick là où je pense. C’est mon dernier mot. Elle tourne les talons et entre dans sa chambre en claquant violement la porte, nous faisant sursauter. Oumi éclate en sanglot et je viens m’assoir près d’elle.
Moi (compatissante) : Je suis désolée ma fille, Aicha n’est plus la même depuis le décès de Malick, alors s’il te plait, ne lui en veux pas. Ta gentillesse et ta générosité me rappelle ton frère. A nos yeux, tu es plus que la sœur de Malick et on se souviendra toujours de toute l’attention que tu nous as porté. Mais ce n’est pas la peine d’insister, la connaissant, elle n’acceptera jamais.
Oumi : Ils ont donné un délai de six mois, le temps qu’elle porte son deuil avant de choisir elle-même qui elle veut. Ensuite le mariage ne sera consommé qu’après trois mois, le temps que le couple apprenne à se connaitre. Pour l’instant c’est impensable, pour elle mais avec le temps, elle va s’habituer à la chose.
Moi (sceptique) : Je ne crois pas. Pour l’instant, la seule chose qui m’importe c’est qu’elle aille mieux. Oumi, nous ne vivons pas dans l’opulence, mais nous sommes heureux. Quand Dieu te donne un toit, de quoi te nourrir et une bonne santé alors dit Al Hamdoulilah.
Oumi : Je sais mère, mais je me préoccupe de l’avenir de ma nièce et je sais que chaque mère est capable de tout supporté, pour assurer l’avenir de son enfant.
Moi : A quel prix ? On verra…
Wilane : malveillance
Aujourd’hui c’est le grand jour. Enfin je vais parler avec elle. Je suis si excité de la voir, que je n’ai pas dormi de la nuit.
Depuis la mort de son mari, j’ai suivi chacun de ses pas. J’ai été surpris par la grandeur de ses sentiments. Je ne pensais pas qu’elle aimait cet homme à ce point . J’en étais plus que jaloux, en-là voyant mourir à petit feu. J’avais mis des caméras un peu partout dans son appartement et presque toutes les nuits elle pleurait pour ce salaud, qu’il pourrisse en enfer. J’étais si jaloux de cet amour fou, que cela me mettait dans des colères pas possibles. Dès les premiers jours, j’ai voulu la voir, mais je me suis retenu. Il y a six ans, je l’aurais kidnappée, assouvie à l’esclavage sexuel jusqu’à ce qu’elle soit complétement docile et je la jetterais comme une merde. Aujourd’hui mes sentiments ont changé. A force de la traquer, de l’observer, de rêver d’elle, je suis tombé fou amoureux d’elle. Je veux qu’elle soit la mère de mes enfants, celle qui va partager mes repas, mes secrets les plus fous. Si elle veut, je peux même devenir meilleur, changer pour elle. Avec les femmes, il suffit d’être romantique, d’offrir des cadeaux à gauche et à droite, de faire le beau prince et le tour est joué. Malgré mes 50 ballets, je suis toujours beau et je fais tomber toutes les femmes autour de moi. J’ai fait venir spécialement d’Amérique, un expert matrimonial, le meilleur. Je lui ai tout dit de A à Z. Il m’a demandé de jouer la carte de la sincérité en lui présentant d’abord mes excuses. Ensuite de la courtiser petit à petit et d’ici un ou deux mois le tour sera joué. C’est un grand défi pour moi et j’adore les défis. Je ne sais pas comment elle va le prendre, mais je vais faire mon possible, pour qu’elle tombe amoureuse de moi.
- Patron, elle vient de quitter chez elle. D’après Jean, elle arrivera au jardin dans une demi-heure dit Fusille en me regardant malicieusement.
- J’espère qu’elle ne va pas fuir en me voyant dis – je les mains tremblantes. Je les regarde, avant de les mettre dans ma poche.
- Vous êtes complétement fou de cette fille reprend– il en souriant cette fois.
- Tu l’as dit. Bon assez parler, il faut que j’ai l’air d’avoir couru dix kilomètres, si je veux être crédible. Je sors de la voiture en mettant mes lunettes et commence à courir. Aicha a l’habitude de sortir tous les soirs et de promener sa fille tout au long de la cornique avec une poussette. Ensuite elle vient s’assoir dans un banc du jardin, aménagé spécialement pour les familles. Je déteste faire du sport en pleine air, moi je suis un adepte des salles. C’est une première pour moi, ha Aicha, qu’est-ce que je ne ferais pas pour toi ? Je cours 15 minutes et retourne sur mes pas. D’habitude, elle s’assoie vingt à trente minutes sur le banc en face de la mer, avant de rebrousser chemin. Je vais faire semblant de passer devant elle et la reconnaitre. Plus je m’approche, plus mon cœur bat très fort. Donc, c’est ça l’adrénaline amoureuse, dont j’entends parler. Je la vois enfin, j’arrête de courir tellement mon cœur bat très fort. J’oublie toutes les phrases que j’avais mémorisées et quand je suis en face d’elle, je perds mes mots. Pourtant, je la vois tous les jours, je connais par cœur chaque partie de son corps. Mais devant elle, si proche, l’émotion est indescriptible. Elle me regarde avec effroi, en posant sa main sur sa bouche avant de se lever précipitamment et de pousser sa poussette qui contient son bébé. Cela me fait mal, qu’elle ait si peur de moi.
- Aicha, c’est bien toi ? Elle fait comme si elle ne m’avait pas entendu et accélère les pas. Je la suis en reprenant mon cirque. Je suis si heureux de te revoir, pour enfin te présenter mes excuses. Elle s’arrête une seconde, me regarde et continue de marcher encore plus rapidement. S’il vous plaît, écoutez-moi une seconde dit-je en prenant son bras, pour l’inciter à s’arrêter.
- Ne me touchez pas cria – t-elle ! Avec tellement de violence que deux coureurs se sont approchés de nous.
- S’il vous plaît, je suis profondément désolé et…
- Je n’en ai rien à foutre de vos excuses. Laissez-moi tranquille c’est compris cria – t-elle comme une hystérique.
- Vous l’avez entendu dit un jeune homme prêt de moi. Un autre veint se mettre devant moi et Aicha en profita pour s’éloigner. Je sentais la moutarde monter. Je ne pensais pas que cela aller se passer ainsi.
- Qu’est que vous attendez pour déguerpir, sale vieux pervers dit le jeune homme qui m’avait barré la route. Je le regarde avec haine, de même que l’autre. A cet instant mes deux voitures X6 se garent à côté du trottoir et Gorille sort avec mes quatre gardes du corps.
- Cassez-moi la gueule de ces deux imbéciles jusqu’à ce qu’ils n’aient plus envie de vivre dis – je, avant de monter sans un regard vers eux.
J’ai cogné violemment sur la portière de la voiture avant de crier à tue-tête. Je n’ai jamais été si énervé. Je ne m’attendais pas à autant de dédain de sa part. Mon but était de faire semblant de la rencontrer par hasard, de lui présenter mes excuses et lui dire que le fait d’avoir reçu cette balle, m’avait changé. Enfin, je devais m’approcher chaque jour un peu plus d’elle jusqu’à ce qu’elle accepte une invitation au diner. Je prends mon portable et j’appelle ce faux-cul.
- Docteur, rien ne va, elle m’a envoyé balader comme une merde.
- Je vous avais averti du risque qu’elle vous rejette. Il va falloir revoir la copie.
- Dites-moi ?
- Pas au téléphone.
- J’arrive. Il a intérêt à me donner une solution définitive, sinon, je risque de déverser ma colère sur lui. Gorille entre en trombe dans la voiture en criant au chauffeur.
- Démarre vite. Je regarde vers l’arrière, les deux hommes gisaient par terrer ensanglanté. Les gens arrivent vers eux en courant. Ça leur apprendra à se mêler de ce qui ne les regarde pas.
- Et alors demande Gorille curieux.
- J’ai vu une drogue plus puissance que la cocaïne. Il éclate de rire, en remuant la tête. Je continue tout excité. Je te jure Gorille que les émotions que j’ai ressenti quand j’ai été en face d’elle sont plus fortes que toutes celles que j’ai eu depuis que je suis né. Il me faut cette femme et je suis prêt à tout, oui à tout.
Quelque part dans la grande forêt tropicale africaine
- Tu penses qu’il va s’en sortir demandais – je, avec inquiétude à ma mère ?
- Je ne sais pas ma fille. Franchement depuis tout ce temps, il aurait dû se réveiller.
- Il est tellement beau dis – je tout bas en regardant amoureusement le bel inconnu, qui dort depuis plus d’un mois maintenant. Maman me pince la cuisse, me faisant crier de douleur.
- Si ton père croise ce regard, je te jure que je ne donnerais pas chère de ta vie.
- Hé maman, vous n’allez pas être jaloux d’un mort vivant. Tu as entendu ce que le Dieudonné à dit, s’il ne se réveille pas d’ici la semaine prochaine, il va mourir car, il n’y a plus de perfusion dans le campement.
- Hé oui dit ce dernier en entrant dans la case. Ce dernier est un sorcier blanc qui dit être envoyé par un autre Dieu, il y a de cela deux mois pour nous soigner d’une maladie qui avait déjà tué plus de la moitié de notre village et du village voisin. Bref, il est arrivé un mois avant que le grand oiseau ne s’écrase dans la forêt. Nous étions partie à la chasse depuis presque trois jours quand cela est arrivé. Dans ce genre d’accident, on peut trouver du tout alors nous nous somme précipité vers le lieu. Avant que l’on arrive, nous avons entendu une grande explosion. Après cette frayeur, nous avons couru plus rapidement, pour éteindre le feu qui risquait de se propager dans cette forêt qui est la nôtre. C’est là que je l’ai vue, couché derrière un arbre, par terre, inerte. Croyant qu’il était mort, ma première réflexion a été de tâter ces poches. J’ai tout de suite vue ce que je cherchais, une pochette bien remplie de billets. Mon cœur battait très fort quand j’ai vu que c’était des dollars. J’ai pris le soin de bien la cacher avant d’appeler les autres en criant. C’est là qu’il m’a pris le pied, me donnant la frayeur de ma vie. Quand j’ai croisé son beau regard, j’ai su que je ferais tout mon possible pour le sauver….
A lire chaque lundi…
Par Madame Ndèye Marème DIOP