CHRONIQUE DE SIDI
Dans ce chapitre et celui qui suit, nous allons voir quatre piliers d’un gigantesque édifice de l’Islam que sont Zakaryya, Yahya, Mariam et Insa. Le Prophète Zakaryya (PSL) apparut comme le continuateur des enseignements des Prophètes Dâwôud, Moussa et bien avant eux d’Ibrahim (PSL).
Zakaryya était un prédicateur parmi les plus respectés. Dans le lieu de culte, aucune voix ne résonnait plus fort que la sienne. Il avait bâti sa réputation d’homme juste en se montrant droit, serviable et se singularisait par une grande et forte dévotion en Allah (SWT). Il était responsable d’un lieu de culte et invitait toujours ses concitoyens à la droiture, à l’adoration de Dieu. Comme ses prédécesseurs, ses sermons n’étaient pas partout la bienvenue. Il était envoyé dans une contrée où la débauche et la corruption avaient dévié beaucoup de monde. Zakaryya devenait vieux et n’avait toujours pas d’héritier. Il se préoccupait de son legs, se demandant qui allait continuer à inciter les autres à adorer le Tout-Puissant. Il pria Allah (SWT) lui implorant de lui donner un fils. «Et Zacharie, quand il implora son Seigneur: «Ne me laisse pas seul, Seigneur, alors que Tu es le meilleur des héritiers» » (Sourate 21 verset 89). Sa prière rencontra l’assentiment de Dieu. Mais pas comme il le pensait.
Bien avant cela, une femme pieuse était enceinte et avait vu en songe qu’elle portait un enfant qui accomplirait de grandes choses. Quand elle mit au monde une fille, elle l’accueillit avec joie, persuadée qu’elle serait l’une des toutes premières femmes à réaliser des miracles. Elle l’appela Maryam. Et pour lui donner l’éducation qui sied au songe qu’elle avait fait d’elle, elle décida de la confier aux responsables des lieux de culte. Puis, lorsqu’elle en eut accouché, elle dit: «Seigneur, voilà que j’ai accouché d’une fille»; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché! Le garçon n’est pas comme la fille. «Je l’ai nommée Maryam , et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni» (Sourate 3 verset 36). Quand elle se présenta aux érudits, Allah (SWT) fit que le prophète Zakaryya (PSL) était présent. Et comme tous les responsables, Zakaryya voulut que l’enfant lui soit confié. Un tirage fut fait pour déterminer qui se chargerait de l’éducation de Maryam . «Ce sont là des nouvelles de l’Inconnaissable que Nous te révélons. Car tu n’étais pas là lorsqu’ils jetaient leurs calames pour décider qui se chargerait de Marie! Tu n’étais pas là non plus lorsqu’ils se disputaient! » (Sourate 3 verset 44). Quand il obtint la garde de Maryam , le prophète Zakaryya (PSL) comprit que sa prière était exaucée. Très tôt, il comprit que Maryam était exceptionnelle. A chaque fois qu’il partait, au retour, il trouvait Maryam avec des fruits hors saison. Et quand il l’interpellait sur la provenance de ces fruits, Maryam répondait, à juste titre, qu’il s’agissait d’un cadeau de Dieu. Le prophète Zakaryya (PSL) comprit également qu’il était le protecteur d’une dame devant réaliser des choses exceptionnelles. Il n’eut aucune peine à y croire. Comme d’autres avant elle, Allah (SWT) peut bien prédestiner les femmes à de très grandes choses.
En plus de Maryam, Dieu avait gratifié le prophète Zakaryya (PSL) d’un autre grand bienfait. Un jour alors qu’il se trouvait dans le lieu de culte, une bonne nouvelle lui parvint. «Voilà qu’Allah t’annonce la naissance de Yaḥya, confirmateur d’une parole d’Allah. Il sera un chef, un chaste, un prophète et du nombre des gens de bien» (Sourate 3 verset 39). N’en croyant pas à ses oreilles, le prophète Zakaryya (PSL) dit: «Ô mon Seigneur, comment aurais-je un garçon maintenant que la vieillesse m’a atteint et que ma femme est stérile?» Allah dit: «Comme cela!», Allah fait ce qu’Il veut » (Sourate 3 verset 40).
Et Allah (SWT) fit ce qu’Il voulut. Et Yahya vit le jour de parents presque centenaires. Il fut consacré prophète alors qu’il était encore tout jeune. Il marcha sur les pas de son père et appelait constamment à l’adoration de Dieu. Yahya était véridique et se singularisait dans des prêches sans demi-mesure. Un jour, alors qu’il parlait aux fidèles, il aborda un sujet fort sensible. Il déclara que l’Empereur de Palestine, Herodotus, qui voulait épouser sa nièce, Herodya, ne pouvait pas le faire au risque de commettre un péché. La religion interdisait un tel mariage avait-il soutenu. Ce prêche qui traversa les maisons parvint aux oreilles de Herodya qui lui déclara la guerre et qui complota contre lui. Comme son père, le prophète Yaḥya (PSL) est fait martyr.
A lire chaque vendredi…
Par Sidi Lamine NIASS
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