L’ambassadeur russe en Turquie est mort lundi 19 décembre, après avoir été la cible d’une attaque armée à Ankara.
Un homme a ouvert le feu sur le diplomate, Andreï Karlov, alors qu’il visitait une exposition d’art dans la capitale turque, comme le montre une photo prise avant les tirs par un journaliste de l’agence de presse Anadolu et notamment diffusée par un journaliste du site américain Buzzfeed.
Trois autres personnes ont été blessées dans l’attaque, ont annoncé les médias turcs.
“Il s’agit d’un acte terroriste”, a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, selon des images de la télévision publique Rossia 24. “Les assassins seront punis”, a-t-elle ajouté.
Âgé de 62 ans, Andreï Karlov avait été nommé à son poste à Ankara en juillet 2013.
Sous l’oeil des caméras
La scène s’est déroulée sous l’oeil des caméras de télévision, qui filmaient le discours de l’ambassadeur dans la galerie d’art. Dans une vidéo de l’attaque, publiée sur les réseaux sociaux et que Le HuffPost a choisi de ne pas diffuser, on peut entendre que plusieurs coups ont été tirés par l’assaillant, qui lève le bras en l’air lorsque l’ambassadeur tombe à terre.
L’assaillant a été “neutralisé au cours d’une opération”, a fait savoir l’agence de presse progouvernementale turque Anadolu, sans préciser s’il était mort ou vivant. Le maire d’Ankara Melih Gökçek a indiqué qu’il était policier. L’affirmation est également relayée par le quotidien progouvernemental Yeni Safak, qui identifie le tireur présumé comme un membre des forces anti-émeutes.
“Pendant que l’ambassadeur faisait un discours, un homme grand, portant un costume, a tiré d’abord en l’air puis a visé l’ambassadeur”, a raconté à l’AFP Hasim Kiliç, correspondant du quotidien Hurriyet à Ankara. “Il a dit quelque chose à propos d’Alep et d’une vengeance”, a-t-il précisé.
La Russie, allié clé du régime syrien de Bachar al-Assad, a bloqué à six reprises des projets de résolution occidentaux sur la Syrie depuis le début du conflit. Alep, deuxième ville de Syrie, détruite par les bombardements russes et syriens, est devenue le triste symbole des ravages de cette guerre, débutée en 2011 et qui a fait plus de 310.000 morts.
Elle est aujourd’hui en passe de tomber aux mains du régime de Damas avec le soutien de Moscou. La Turquie, de son côté, soutient les rebelles qui cherchent à renverser le président syrien Bachar al-Assad.
Le ministère des Affaires étrangères syrien a rapidement condamné “la lâche attaque terroriste”, “de la manière la plus ferme”. “Ce crime abominable confirme l’urgence de consacrer tous les efforts et déployer tous les moyens pour combattre le terrorisme”, indique le communiqué.
Une réunion entre Russie, Turquie et Iran prévue à Moscou mardi
D’après le porte-parole du président turc, Recep Tayyip Erdogan a contacté son homologue russe Vladimir Poutine pour l’informer de l’attaque: “Notre président de la République a téléphoné au président russe Poutine pour lui donner des informations sur l’attaque”, a déclaré Ibrahim Kalin, cité par l’agence Anadolu.
Les États-Unis ont condamné “cet acte de violence, quelle qu’en soit l’origine”, selon les mots de John Kirby, porte-parole du département d’État.
huffingtonpost