Président du club entre 2005 et 2009, l’ancien journaliste a annoncé sa mise en examen dans l’affaire des transferts frauduleux de l’Olympique de Marseille.
Il l’a annoncé lui-même : Pape Diouf a été mis en examen vendredi dans le vaste dossier de la gestion de l’OM lié notamment à des transferts présumés frauduleux. Il était le président du club phocéen de 2005 à 2009.
Plusieurs choses sont reprochées à Pape Diouf par le juge d’instruction Guillaume Cotelle, selon ses déclarations à La Provence et à RMC Sport. « On me reproche tout d’abord de ne pas avoir retiré les abonnements aux supporteurs. On sait que cette pratique a été installée depuis plus de vingt ans. Beaucoup de dirigeants sont passés au club, certains ont travaillé dans la justice et aucun n’a eu l’idée de dire que ce n’était pas conforme aux lois », a expliqué Pape Diouf à RMC Sport.
Une décision « inique »
La justice s’intéresse en effet à la gestion des abonnements que le club a récupérés seulement cette saison. Auparavant et depuis 1987, la commercialisation et la distribution étaient détenues par les clubs de supporteurs, qui les achetaient au club, en y ajoutant une somme servant de cotisation aux associations. « La deuxième chose que l’on me reproche, c’est d’avoir indirectement aidé à l’introduction du banditisme au club », poursuit-il. La justice met en cause le contrat accordé au joueur Thomas Deruda en 2005, fils de Richard Deruda, lié au grand banditisme marseillais, ce qui aurait permis au banditisme de s’installer dans le club. « On parle d’un jeune joueur que j’ai trouvé au club, qui a bénéficié d’un contrat et n’a pas joué plus de cinq matches à l’OM. Aujourd’hui, parce que son père est recensé, dit-on, dans le grand banditisme, les dirigeants de l’époque, dont moi, nous avons joué de complicité », explique l’ancien dirigeant.
Pape Diouf juge cette décision « inique. Une décision qui m’a frappé d’effroi, d’indignation et d’un profond sentiment d’injustice », déclare-t-il encore. L’enquête du juge d’instruction porte notamment sur 18 opérations de transfert ou de prolongations de contrats de joueurs passés par l’OM et a déjà donné lieu à la mise en examen de l’ex-président Jean-Claude Dassier (2009-2011) et de l’ancien directeur général Antoine Veyrat (2008-2011) ou encore de l’ancien directeur sportif José Anigo.
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