Le désormais ex président gambien a-t-il une idée du nombre d’ennemis qu’il s’est créé en 22 ans de règne sans partage? Sa volte-face et sa volonté manifeste de se maintenir au pouvoir sont sans doute l’occasion pour qu’il s’en imprègne. En plus de ses insultes envers les puissances occidentales, sa posture face aux autorités sénégalaises, Yahya Jammeh, avec son chapelet et le Coran, a placé la Gambie dans une trajectoire qui révulse bon nombre de lobbies. Sur la longue liste de ses ennemis souhaitant que la corde lui soit passée au coup figurent des lobbies homosexuels, tapis dans l’ombre d’ONG, notamment. Faut pas s’y tromper, beaucoup parmi ceux qui s’agitent, réclamant mordicus la pendaison de Jammeh, travaillent en réalité pour des lobbies homosexuels qui tiennent là une occasion rêvée de faire payer Jammeh.
« Si on vous attrape, vous regretterez d’être nés». Cette phrase de Yahya Jammeh a été accueillie par ces lobbies comme des balles d’une mitraillette. Pour ces hommes œuvrant dans l’ombre des bien-pensances, tant que « le fou de Banjul » continuera à faire de telles déclarations, il n’y a pas de chance qu’un pays comme le Sénégal, à défaut d’e légaliser l’homosexualité, laisse les homosexuels vivre tranquilles.
Yahya Jammeh pose problème au Sénégal dont les autorités peinent à observer une position de neutralité, malgré leur grande méfiance du bonhomme. Seulement, en proclamant la Gambie Etat islamique où les assassins sont exécutés, les homosexuels traqués, Yahya s’est créé des adversaires voire des ennemis au-delà de la sous-région ouest africaine. Le président sortant gambien est loin d’avoir les mains propres. Bien au contraire. Arrivé au pouvoir sans savoir ce que veut dire « Etat », Jammeh s’est toujours comporté comme un monarque n’hésitant pas à écraser ses contempteurs. Mais, s’il est aussi décrié, c’est loin d’être de la seule faute des supplices qu’il a fait subir aux Gambiens durant 22 ans.
Si les efforts des gouvernants de la sous-région, qui ont toutes les raisons du monde de le voir débarrasser le plancher, sont conjugués ceux de ces lobbyistes, il n’est pas à écarter de voir Yahya Jammeh finir comme un certain Ibrahim Baré Maïnassara, ex-président nigérien assassiné en avril 1999 par des éléments de sa garde.
WALFnet