Le bilan du double attentat qui a frappé la Turquie samedi soir est lourd, et il ne cesse de s’aggraver avec un dernier bilan faisant état de 38 morts. Dix personnes ont été interpellées et une journée de deuil national a été décrétée.
Deuil national en Turquie. Au moins 38 personnes – selon un nouveau bilan donné peu avant 10 heures – pour la plupart des policiers, ont été tuées lors d’un double attentat qui a frappé le cœur d’Istanbul samedi soir. Quelque 166 blessés sont toujours recensés. La ville a été la cible cette année de plusieurs attaques liées à la rébellion kurde ou aux jihadistes. Une voiture piégée a frappé un car de transport des forces anti-émeute près du stade de l’équipe de football de Besiktas et un kamikaze s’est ensuite fait exploser au milieu d’un groupe de policiers dans un parc voisin, selon les autorités.
Au moins 27 policiers et deux civils ont été tués et 166 personnes blessées dans les deux déflagrations qui se sont produites à 45 secondes d’intervalle, a déclaré le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu.
Selon lui, les explosions se sont produites à 22h29 (21h29 heure de Paris), après le départ des supporters ayant assisté au match qui opposait samedi soir Besiktas à Bursaspor à la Vodafone Arena.
Il s’agit d’une “attaque terroriste qui visait clairement les forces de police antiémeute”, a affirmé le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
Un quartier emblématique
Le double attentat a frappé un quartier touristique d’Istanbul, situé entre l’emblématique place Taksim et l’ancien palais de Dolmabahçe, sur la rive européenne de cette mégalopole dont l’attractivité avait déjà été entamée par plusieurs autres attentats cette année.
Après les explosions, les autorités ont rapidement bouclé tous les accès au quartier du stade, déployant un hélicoptère et des policiers qui, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, ont empêché tout passage.
“Nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme”, a réagi le président Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué.
Dix personnes en garde à vue
Süleyman Soylu a annoncé que 10 personnes avaient été placées en garde à vue en lien avec ce double attentat, qui n’a pas été revendiqué.
Ces explosions se sont produites dans un quartier très fréquenté de la rive européenne d’Istanbul, au croisement d’importants axes routiers et de lignes de transport en commun.
“Il apparaît que ces explosions (…) avaient pour but de causer le plus grand nombre possible de victimes”, a souligné Recep Tayyip Erdogan.
“Des terroristes (…) ont attaqué nos forces de sécurité héroïques qui assuraient la sécurité de nos supporters et des supporters de l’équipe visiteuse Bursaspor. (…) Nous nous dresserons contre ces lâches”, a réagi le club de Besiktas dans un communiqué.
Les autorités ont interdit de diffuser des images liées à l’attaque, une mesure prise après chaque attentat. Selon l’agence de presse gouvernementale Anadolu, le parquet antiterroriste d’Istanbul a ouvert une enquête sur les explosions.
La Turquie est la cible de nombreuses attaques liées à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou attribuées au groupe Daesh, attaques qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara.
“Une attaque lâche”
L’ambassade des Etats-Unis à Ankara a condamné sur Twitter une “attaque lâche” et assuré se tenir “aux côtés du peuple turc contre le terrorisme”. Plusieurs pays européens ont également condamné cette attaque et exprimé leur solidarité avec la Turquie.
“La France apporte son plein soutien à la Turquie dans cette nouvelle épreuve”, a déclaré son président François Hollande, tandis que le Royaume-Uni s’est dit, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, “déterminé à travailler avec la Turquie pour combattre le terrorisme”.
bfmtv