Une enquête accablante, diffusée ce jeudi, dévoile que 306 officiers de police d’Angleterre et du Pays de Galles auraient abusé de leur fonction pour obtenir des faveurs sexuelles. Notamment sur des victimes d’actes criminels.
« C’est le cas de corruption le plus grave auquel le service est confronté. » Face à la gravité des faits, Mike Cunningham, le chef du corps d’inspection de la police de Sa Majesté britannique HMIC [Her Majesty’s Inspectorate Constabulary], n’a pas mâché ses mots, alors qu’un rapport interne révèle ce jeudi que 436 cas d’abus sexuels auraient été commis par plusieurs centaines d’agents de police d’Angleterre et du Pays de Galles, ces deux dernières années.
436 accusations de violences sexuelles
Menée sur une période allant de 2014 à mars 2016, cette enquête a été réalisée à la demande de la Première ministre britannique Theresa May, en mai dernier, alors qu’elle était secrétaire d’Etat à l’Intérieur.
Ces 436 accusations d’abus sexuels concerneraient au moins « 306 policiers, 20 agents de soutien de la police, et huit membres du personnel », indique The Guardian. L’inspecteur Mike Cunningham a par ailleurs estimé qu’il était possible que le problème soit « plus grave que les chiffres qui nous ont été rapportés ».
Des victimes particulièrement vulnérables
Les policiers auraient notamment abusé de victimes d’affaires en cours. « Dans de nombreux cas, les victimes sont des personnes vulnérables », a indiqué le responsable du HMIC. Le rapport précise ainsi que près de 40% des cas signalés proviendraient de victimes de violences familiales.
Parmi les victimes, le rapport note également la présence de témoins, de suspects, mais aussi de personnes dépendantes à la drogue ou à l’alcool. « C’est une exploitation du pouvoir, où le tuteur devient l’agresseur. […] Qu’est-ce qui peut être pire qu’un tuteur abusant de la confiance d’une personne maltraitée? Il ne peut y avoir plus grande violation de la confiance du public », a déploré Mike Cunningham.
Des abus trop peu sanctionnés
La ministre de l’Intérieur britannique, Amber Rudd, n’a pas manqué de réagir, relate le Telegraph. « Il est extrêmement préoccupant que tout officier de police abuse de son autorité pour des raisons sexuelles », a-t-elle déclaré, jugeant cette découverte « choquante » et réaffirmant avec fermeté: « Il n’y a pas de place dans la police pour toute personne coupable de ce genre d’abus. »
Toutefois, très peu de ces abus sexuels ont fait l’objet de sanction au sein de la police ou de poursuites, rapporte The Guardian. Ainsi, en l’espace de ces deux ans, seuls 40 agents en Angleterre et au Pays de Galles ont été démis de leurs fonctions après avoir usé de leur pouvoir pour abuser sexuellement des personnes, pourtant placées sous leur protection.
lexpress