Il est accusé d’avoir violé plusieurs de ses élèves lors de cours de soutien durant lesquels il organisait des “jeux du goût”. Cet instituteur aurait abusé d’une trentaine de petites filles. Il est jugé à partir de ce jeudi aux assises de Chambéry.
Il a rendez-vous avec la justice. Le procès d’un instituteur accusé d’avoir violé une trentaine de fillettes s’ouvre ce jeudi devant la cour d’assises de Chambéry.
Cet enseignant âgé de 51 ans incarcéré depuis 2013 comparaît pour les viols et agressions de 19 de ses élèves de grande maternelle et CP, âgées de 5 et 6 ans, à l’école de Planaise, un village savoyard de 500 habitants. Il est également accusé d’attouchements sur 11 enfants de 8 à 12 ans dans une colonie de vacances équestres dont il s’occupait l’été en Charente-Maritime, rapporte France 3 Alpes.
“J’ai vu qu’il mettait son zizi dans sa bouche”
Dans cette petite école, il était un instituteur apprécié de tous, jusqu’à ce jour d’avril 2013 où l’une de ses élèves âgée de 5 ans s’est confiée à sa mère. Lors d’un “jeu du goût” organisé par son professeur pendant un cours de soutien, la fillette et l’une de ses camarades ont été violées.
“Elle me dit: “Maman, j’ai tout vu ce que le maître a fait à…” je ne vais pas dire le nom de la petite fille, a témoigné pour BFMTV la mère de l’une de ces fillettes. Du coup je lui ai dit: “Mais qu’est-ce qu’il a fait ?” Et là, elle m’a dit: “J’avais les yeux bandés mais j’ai soulevé le tee-shirt et j’ai vu qu’il mettait son zizi dans sa bouche.” Je lui ai demandé si à elle ça s’était passé, ça s’est passé.”
Il s’ouvre les veines lors de son incarcération
La mère d’une autre petite fille a témoigné pour France bleu Pays de Savoie. “Elle a été consciente de ce qui est arrivé, on en a discuté avec elle, mais la violence de l’acte, j’ose espérer que les enfants ne mettent pas l’image qu’un adulte peut mettre là-dessus.” Elle est très inquiète pour l’avenir de son enfant. “Est-ce que la bombe va se réveiller un jour, est-ce qu’il y aura une prise de conscience?”
L’instituteur a reconnu l’ensemble des faits. Chez lui, plus de 500.000 images pédopornographiques, dont certaines de ses victimes, ont été retrouvées. Emprisonné, il a tenté de se suicider et s’est ouvert les veines une semaine après son incarcération, mais aujourd’hui, d’après ses avocats, il serait prêt à s’expliquer.
Des excuses “même si elles ne seront pas entendues”
Nicolas Paradan, avocat de l’accusé, a indiqué pour BFMTV qu’une “multitude de facteurs” explique comment “un homme qui, jusqu’à présent, n’a jamais eu d’attirance pour les enfants, un instituteur qui avait l’opinion de monsieur Tout-le-monde sur les pédophiles, c’est-à-dire que ce sont des monstres, va devenir le monstre qu’il dénonçait quelques années auparavant.”
Selon Olivier Connille, un autre des conseils de l’accusé, l’instituteur dit avoir été agressé sexuellement lorsqu’il était enfant et serait “rongé de culpabilité”, a-t-il assuré à l’antenne de télévision régionale. Il indique qu’il présentera ses excuses “même si elles ne seront pas entendues”.
La Fondation pour l’enfance, qui est l’une des 82 parties civiles, souhaite que l’Éducation nationale prenne conscience des dangers de la cyber-pédopornographie. Et réclame des outils de prévention pour les enseignants. Selon Le Dauphiné, l’accusé risque vingt ans de réclusion criminelle.
Bfmtv