L’opposant historique de Yahya Jammeh a été libéré le 5 décembre, quelques jours après la défaite de son rival à la présidentielle. Au lendemain de sa libération, il a tenu une petite conférence de presse à son domicile près de Banjul.
Il semble fatigué, mais surtout heureux et soulagé. Après quasiment huit mois de détention, Oussainou Darboe, principal opposant de Yahya Jammeh et leader du Parti démocrate unifié (UDP), a été libéré le 5 décembre, dans la foulée de la défaite inattendue de son adversaire à la présidentielle du 1er décembre.
Alors que des dizaines de proches et de partisans se pressent dans sa maison depuis sa libération, cet avocat de 68 ans, dont tout le monde pronostique qu’il jouera un rôle politique majeur dans les semaines à venir, a répondu aux questions de quelques journalistes.
Jeune Afrique : Quel était votre quotidien en prison ?
Ousainou Darboe : Je vivais une vie de détenu ordinaire. J’étais au confinement mais je n’ai jamais été maltraité. Tous les gardiens ont été très polis et m’ont traité avec respect. Cette période de détention m’a aussi fait beaucoup réfléchir.
Pensiez-vous être libéré si vite après l’élection présidentielle ?
Je n’aurais jamais dû être arrêté. J’étais en colère contre la justice. J’ai toujours pensé que j’allais être libéré, mais au bout de deux audiences, j’ai réalisé que mon emprisonnement avait déjà été acté et que je ne pouvais rien y faire. Si nous n’avions pas remporté les élections, je n’aurais jamais été libéré.
Espérez-vous faire partie du prochain gouvernement ?
Je ne suis pas là pour obtenir un poste ou un ministère. Mais je ne rejetterai aucune offre si on me propose de travailler pour le futur gouvernement.
Jeune Afrique