Le président ne sera pas candidat à sa propre succession pour donner une chance à la gauche. Il l’a annoncé à 20h jeudi soir, après avoir fait un bilan de sa présidence.
« J’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle », a annoncé le président. « Je tenais ici à vous en faire part directement, comme je m’y étais engagé au début du mois de décembre, tel que je l’avais moi-même annoncé » a-t-il expliqué, après avoir fait le bilan de son quinquennat, en reconnaissant des erreurs – la déchéance de nationalité -, des retards – l’inversion de la courbe du chômage – mais également des réussites qui malgré tout ne lui permettent pas de se représenter avec une chance réelle de succès.
Une décision difficile, prise selon ses proches depuis quelques temps. Mais c’est n’est que jeudi matin que François Hollande les a prévenus de sa décision. Manuel Valls a été informé de la prise de la parole mais pas de son contenu.
« L’exercice du pouvoir, les lieux du pouvoir, le rythme du pouvoir ne m’ont jamais fait perdre ma lucidité », a déclaré le chef de l’État. « Je suis conscient des risques que feraient courir une démarche qui ne rassemblerait largement pas autour de moi » a expliqué François Hollande, l’air grave, la voix presque blanche. « Comme président de la République je me dois de diriger l’État. Comme socialiste, je ne peux me résoudre à la dispersion de la gauche ».
Le Président en appelle « à un sursaut collectif qui engage tous les progressistes, parce que ce qui est en cause c’est l’avenir du pays » , a-t-il dit, sans pour autant faire connaître le nom de celui sur lequel pourrait se porter son choix, mais juste sa volonté de voir la gauche rassemblée.
C’est la première fois qu’un président en exercice de la Ve République renonce à briguer un second mandat.
Élu par 51,6% des voix en 2012 face à Nicolas Sarkozy, François Hollande devient le premier président de la Ve République à renoncer à briguer à sa succession, exception faite de Georges Pompidou, mort en fonctions en 1974.
Le président était crédité de moins de 10% dans les sondages pour le premier tour de l’élection présidentielle, mais surtout, le nombre de candidats à gauche ne cessait de croître, rendant peu probable la présence même de la gauche au deuxième tour.
Manuel Valls, qui semblait piaffer d’impatience, dimanche, dans une interview au JDD, devrait donc se présenter à la primaire de la gauche organisée fin janvier.
François Hollande a lui décrit le rôle qui allait être le sien désormais : « Dans les mois qui viennent mon seul devoir sera de diriger le pays en m’y consacrant pleinement »
franceinter